Les témoins des deux bords s'accordent pour dire que les enfants de l'orphelinat de Gakoni furent transportés de force le 9 avril 1994 vers l'église paroissiale de Kiziguro, où les Tutsis furent sélectionnés deux jours plus tard pour être sauvagement massacrés.
« Je n'ai pas vu Gatete parmi les gens qui ont transféré les orphelins », a témoigné son ancien voisin, Canisius Ntakiyimana, actuellement réfugié en Ouganda.
Il a indiqué y avoir vu plutôt des gendarmes et Jean de Dieu Mwange, successeur de Gatete à la tête de la commune Murambi, qui abritait l'orphelinat de Gakoni et l'église de Kiziguro.
La déposition de Ntakiyimana a suivi celle du témoin LA 50 qui avait affirmé plus tôt dans la matinée que l'ancien haut fonctionnaire ne faisait pas partie de l'attaque du 12 avril 1994 à l'église de Mukarange, dans la commune Kayonza (préfecture de Kibungo, est).
Le procès se poursuivra mardi.
Vendredi dernier, l'avocate française de la défense, Pierre Marie Poulain, avait indiqué à l'agence Hirondelle qu'elle devait encore citer 7 ou 8 témoins, y compris les deux entendus lundi.
Pendant le génocide de 1994, l'accusé était directeur au ministère de la Famille et de la promotion féminine, un poste auquel il avait été nommé une année plus tôt après avoir dirigé, pendant 10 ans, sa commune natale Murambi.
Le procureur soutient néanmoins que Gatete continuait d'exercer son influence sur la police communale, les milices et les gendarmes, non seulement dans la préfecture de Byumba, mais aussi dans celle, voisine, de Kibungo. Ce que nie l'inculpé.
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