« Un juge, un membre du parquet, un avocat de Mpambara et deux greffiers entendent depuis le 15, et cela jusqu'au 28 mars, une trentaine de témoins », a indiqué à l'agence Hirondelle une source à la Cour suprême rwandaise qui a préféré garder l'anonymat.
Ce déplacement a été confirmé par Augustin Nkusi, porte-parole du parquet général du Rwanda.
Le 23 mars 2009, Mpambara, 41 ans, fils d'un riche commerçant de Mugonero, dans l'ancienne préfecture de Kibuye (ouest), avait été reconnu coupable de tortures ayant entraîné la mort de deux mères tutsies et de leurs quatre enfants, le 13 avril 1994.
Selon ce jugement dont il a fait appel, il avait fait arrêter une ambulance dans laquelle se trouvaient les deux mères tutsies et leurs quatre enfants.
Sur son ordre, les femmes et les enfants "ont été frappés avec des gourdins et découpés avec des machettes", a conclu le tribunal.
Il a aussi été reconnu coupable d'avoir retenu, le 27 avril 1994, plusieurs heures durant, un couple rwando-allemand et son bébé, "humiliant et menaçant de mort la femme tutsie devant son mari et son enfant", selon le tribunal.
Mpambara avait demandé l'asile aux Pays-Bas en 1998. Cependant, sa demande avait été rejetée parce que les responsables des services d'immigration néerlandais le suspectaient d'avoir trempé dans le génocide.
Il a été arrêté en 2006 sur la base d'un mandat d'arrêt émis sous le principe de la compétence universelle. En vertu de la loi néerlandaise de compétence universelle, Mpambara a pu être jugé dans le pays parce qu'il était aux Pays-Bas au moment de son arrestation.
Son frère, Obed Ruzindana, a été condamné à 25 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et purge actuellement sa peine au Mali.
ER/GF
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