16.04.10 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - OUVERTURE DE LA DEFENSE DE L'EX - MINISTRE DE LA JEUNESSE

Arusha, 16 avril 2010 (FH) -Deux procès se sont poursuivis cette semaine au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR,) dont celui de l'ex-ministre de la Jeunesse Callixte Nzabonimana, qui a entamé sa défense mercredi.

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L'ex-ministre est inculpé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, extermination et assassinats.

Originaire de Gitarama, Nzabonimana, qui est présenté par le procureur comme le principal instigateur des massacres dans cette préfecture du centre du Rwanda, était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de l'ex-président Juvénal Habyarimana.

En guise d'introduction au défilé de ses témoins, l'avocat principal de la défense, Vincent Courcelle-Labrousse, a dénoncé « la vacuité » du dossier et « la paresse » du procureur. Reprochant à la partie adverse de manquer de «droiture» et de «méthode» dans ses enquêtes, le plaideur a affirmé que le dossier était bâti sur « des faits artificiels, de faux témoignages ».

Cette déclaration liminaire a été suivie par la déposition du premier témoin à décharge, qui a été entendu pour l'essentiel à huis clos.

Jeudi, l'accusé a cité son deuxième témoin, l'épouse de l'ex-ministre de la Fonction publique, Prosper Mugiraneza, qui a appuyé sa défense d'alibi.

Mme Mugiraneza a affirmé que Nzabonimana se trouvait à l'ambassade de France à Kigali au 7 au 11 avril 1994.

Le procureur allègue de son côté qu'au cours de cette période, l'ex-ministre se trouvait dans sa commune natale, Nyabikenke, incitant aux massacres de Tutsis.

Dans une autre salle d'audience, Joseph Nzirorera, ancien secrétaire général du MRND, a poursuivi sa défense.

Il a cité l'ancien vice-président de la milice Interahamwe, Georges Rutaganda, condamné à la prison à vie par le TPIR et l'ex-préfet de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho qui attend son procès en appel. Les deux hommes ont nié que Nzirorera et ses deux co- accusés - les ex-président et vice-président du MRND, Mathieu Ngirumpatse et Edouard Karemera - aient ordonné des massacres à Kigali.

Les deux procès se poursuivront la semaine prochaine.

ER/GF

© Agence Hirondelle