26.04.10 - TPIR/MEDIAS - DECES DE JEAN-BOSCO BARAYAGWIZA, DETENU AU BENIN

Arusha, 26 avril 2010 (FH)- Jean Bosco Barayagwiza, 60 ans, est décédé dimanche à Porto-Novo, au Bénin, où il purgeait une peine de 32 ans de prison après avoir été condamné pour génocide par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

2 min 2Temps de lecture approximatif

"Il est mort des suites d'une une longue maladie. Une autopsie dans les règles sera effectuée par les autorités médicales béninoises qui détermineront les causes exactes de ce décès", a expliqué le porte-parole du TPIR Roland Amoussouga.

Jean Bosco Barayagwiza s'est éteint au Centre Hospitalier Départemental de l'Ouémé où il avait été admis le 5 mars 2010.

"Le choix du lieu des funérailles appartient à la famille", a précisé Roland Amoussouga. "Dans le cas où la famille ne pourrait prendre en charge les frais d'enterrement ou de crémation, le Bénin fera le nécessaire en accord avec la famille".

Le TPIR assumerait les coûts relatifs au transfert du corps et à son enterrement au Bénin ou dans le pays où réside la famille.

Jean Bosco Barayagwiza fut l'un des fondateurs de la Radio Télévision Livre des mille collines (RTLM). Il avait été inculpé par le TPIR le 23 octobre 2000, en même temps que l'historien Ferdinand Nahimana et que Hassan Ngeze,  rédacteur en chef du journal extrémiste Kangura en 1994.

Jean Bosco Barayagwiza avait cependant refusé d'assister à ce procès groupé, surnommé "procès des médias", au motif que la justice n'était pas impartiale.

Il  se considérait comme un "prisonnier politique".

Condamné le 3 décembre 2003 à 35 ans de prison, il avait fait appel de la sentence. Le 28 novembre 2007, la Cour d'appel avait néanmoins confirmé le jugement de première instance, reconnaissant le prévenu coupable d'actes de génocide et de crimes contre l'humanité.

Depuis le 27 juin 2009, il purgeait sa peine - légèrement réduite à 32 ans - dans la prison de Akpro Misserete.

Né en 1950 dans la commune de Mutara, Barayagwizaavait reçu une formation d'avocat. Il fut l'un des fondateurs de la Coalition pour la défense de la république (CDR), un parti créé en 1992. Il occupait également, avant le génocide, les fonctions de directeur des affaires politiques au ministère rwandais des affaires étrangères.

Il laisse quatre enfants qui vivent tous actuellement en Europe.

Barayagwiza est le second condamné pour génocide à décéder. Le pasteur adventiste Elizaphan Ntakirutimana, condamné à dix ans de prison, s'était éteint à 83 ans un mois après sa libération  le 6 décembre 2006.

SC/GF

© Agence Hirondelle