Ancien médecin à Maubeuge (nord de la France), le docteur Rwamucyo, né en 1959, est notamment accusé par Kigali d'avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare (sud du Rwanda) en 1994, dont l'une sous la direction du Premier ministre de l'époque, Jean Kambanda, condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha, en Tanzanie.
Le Parquet général du Rwanda a salué jeudi cette arrestation, tout en souhaitant qu'un procès et un jugement s'en suivent.
« Nous nous en réjouissons. Nous constatons ces derniers jours que la France s'est engagée à poursuivre les présumés génocidaires réfugiés sur son territoire », a déclaré sur les ondes de Radio Rwanda, le procureur général, Martin Ngoga.
« L'attitude de la France sur le dossier (du génocide) a changé par rapport à ce qu'elle était tout récemment », a poursuivi le responsable rwandais, qui s'exprimait en langue nationale.
« Nous espérons que le processus se poursuivra pour aboutir à des procès et à des jugements », a-t-il ajouté, en réitérant que l'idéal aurait été pour Kigali, l'extradition des suspects vers la justice rwandaise.
Placé en détention au commissariat de Sannois (région parisienne) dans l'attente d'une éventuelle extradition, le docteur Rwamucyo devait être présenté jeudi au parquet général de Versailles.
Le médecin travaillait à l'hôpital de Maubeuge, avant d'être suspendu puis licencié de l'établissement en avril, officiellement faute de titre de travail. Les soupçons pesant sur lui avaient été rendus publics en octobre 2009 par une infirmière de l'hôpital qui avait tapé son nom sur internet.
Le médecin résidait jusqu'à présent en Belgique avec son épouse et ses enfants de nationalité belge.
Cette arrestation intervient à quelques jours de l'ouverture à Nice le 31 mai du 25e sommet Afrique - France, auquel le président rwandais Paul Kagame participera.
ER/SRE/GF
© Agence Hirondelle