Aujourd'hui âgé de 68 ans, Dominique Ntawukulilyayo qui dirigeait la sous-préfecture de Gisagara (sud) est inculpé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide.
« La peine que mérite l'accusé est l'emprisonnement à vie. Il n'y a pas de circonstances atténuantes dans cette affaire », a déclaré Thembile Segoete, du bureau du procureur.
L'ancien responsable administratif répond notamment du massacre de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans sa sous-préfecture, vers fin avril 1994.
Selon Mme Segoete, ces Tutsis ont été tués par de nombreux assaillants hutus, parmi lesquels des militaires et des gendarmes qu'il a, en personne, transportés sur les lieux, à bord de son véhicule.
« L'accusé avait de l'autorité sur les militaires. Il les a conduits sur la colline et a quitté l'endroit après avoir pointé un doigt en direction de l'endroit où se trouvaient les réfugiés » Tutsis, a souligné Mme Segoete.
Après ce geste, il est reparti et le carnage a débuté, a ajouté la procureure. Pour sa part, Dorothée Le Fraper du Hellen, de la défense, a plaidé l'acquittement, relevant « des contradictions majeures et des incohérences » dans les témoignages à charge. « Tout cela n'est que fantasme (...) L'homme qui est assis à nos côtés a toujours été animé d'une absence totale d'intention criminelle à l'encontre des Tutsis »,a -t-elle conclu.
La date du verdict sera annoncée ultérieurement.
A la chute de l'ancien régime hutu en juillet 1994, Ntawukulilyayo avait entamé un exil qui l'avait finalement conduit à Carcassone, dans l'ouest de la France, où il fut arrêté le 16 octobre 2007.
ER/GF
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