16.06.10 - TPIR/RENZAHO - LE PROCUREUR DEMANDE DE CONFIRMER LA PERPETUITE CONTRE L'EX-PREFET

Arusha, 16 juin 2010 (FH) - Le bureau du procureur auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a demandé mercredi à la chambre d'appel de confirmer la perpétuité contre le colonel Tharcisse Renzaho, ancien préfet de Kigali, la capitale rwandaise.

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« La chambre d'appel devrait confirmer la condamnation pour tous les crimes dont l'appelant a été reconnu coupable ainsi que le peine imposée par la chambre de première instance », a requis Abdoulaye Seye.

Pour le magistrat sénégalais, tous les 13 motifs d'appel du colonel sont à rejeter.

Pour sa part, l'avocat principal de la défense, François Cantier a surtout fait valoir que « des témoins essentiels » de Renzaho avaient renoncé à venir déposer suite à des menaces et intimidations au Rwanda.

Pour cette raison, a estimé le défenseur français, le colonel Renzaho n'a pas bénéficié d'un procès équitable en première instance.

Le 14 juillet 2009, Renzaho a été reconnu été reconnu coupable de génocide, assassinats et encouragement à commettre le viol, ces deux derniers chefs étant retenus contre lui à la fois comme crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Il a été condamné notamment pour le massacre de plus d'une centaine de Tutsis tués par des miliciens Interahamwe le 17 juin 1994 à l'église de la paroisse Sainte Famille au coeur de la capitale.

La chambre a conclu qu'il avait joué « un rôle important dans le lancement de l'opération et vers la fin de l'opération ».

Toujours selon ce jugement de première instance, Renzaho a ordonné d'ériger des barrages routiers où des Tutsis furent tués et a distribué des armes ayant servi dans les massacres.

Il a, en outre, été condamné pour avoir tenu des propos encourageant à violer des femmes et des filles tutsies.

S'exprimant en dernier devant la chambre d'appel, le colonel a, une nouvelle fois, clamé son innocence, s'en remettant « au sens de la justice » des juges d'appel.

Renzaho  a été arrêté en République démocratique du Congo (RDC) le 29 septembre 2002.

Après la défaite de l'armée rwandaise en juillet 1994, il s'était réfugié avec d'autres officiers dans l'ex-Zaïre, où ils avaient ensuite fondé l'Armée de libération du Rwanda (ALIR) dont il fut l'un des commandants.

L'ALIR deviendra plus tard le mouvement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), aujourd'hui basé dans l'est de la RDC et considéré par Kigali comme une organisation terroriste.

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