"Il y a là un paradoxe. Ceux qui voudraient s'emparer du pouvoir en 1994 refusent l'offre de s'en saisir qui leur est faite par la communauté internationale. La théorie du coup d'Etat ne tient pas", a declaré Bagosora lors de son témoignage pour la defense de Joseph Nzirorera.
Condamné à la prison à vie pour son implication dans le génocide, Bagosora faisait référence au president du MRND Mathieu Ngirumpatse, à son vice-président Edouard Karemera et au secrétaire général Joseph Nzirorera.
Le trio est accusé d'avoir conspiré pour former un gouvernement intérimaire afin de mettre en oeuvre le génocide, lors d'une réunion avec Bagosora le 7 avril 1994 au ministère de la Défense.
Interrogé par Patrick Mayidika, l'un des avocats de Nzirorera, le témoin a cependant confirmé qu'il avait rencontré les trois hommes pour leur transmettre un message du représentant du Secrétaire général des Nations-Unies leur enjoignant de procéder au remplacement du président défunt.
"Paradoxalement, ils n'ont pas obéi à ce message. Ils ont dit que le règlement de leur parti ne leur permettait pas de nommer un successeur sans convoquer une assemblée extraordinaire, ce qui était impossible à ce moment là", a précisé Bagosora.
L'ancien colonel poursuivra son témoignage mardi.
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