10.08.10 - TPIR/PROCES - DEUX NOUVEAUX PROCES DEMARRENT AVANT LA FIN DE L'ANNEE

Arusha, 10 août 2010 (FH) -  Deux nouveau procès, celui de l'ancien maire Grégoire Ndahimana et celui du capitaine Ildephonse Nizeyimana démarreront avant la fin de l'année au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), selon le calendrier de la juridiction reçu mardi à l'agence Hirondelle.

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Ndahimana, dont le procès s'ouvre le 6 septembre, était maire de Kivumu (ouest) pendant le génocide des Tutsis en 1994. Inculpé de génocide et extermination, il a clamé son innocence lors de sa première comparution devant un juge du TPIR, le 28 septembre 2009.

Selon l'acte d'accusation, il serait responsable de la mort d'au moins 2.000 Tutsis, tués quand des Hutus ont rasé au bulldozer l'église dans laquelle ils avaient trouvé refuge en avril 1994.

« Après la destruction de l'église, la plupart des Tutsis de la commune de Kivumu étaient morts, et en juillet 1994, il n'y avait plus de Tutsis dans cette commune », affirme la poursuite.

Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 au Nord-Kivu, une province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC).  Pour sa part, le capitaine Ildephonse Nizeyimana, ancien commandant en second de l'Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare (sud) comparaîtra à partir du 1er novembre.

Inculpé de génocide, extermination, assassinats et viols, cet officier du nord aurait, selon la poursuite, confectionné des listes d'intellectuels tutsis à éliminer, et laissé ses hommes violer des femmes et des filles tutsies, dans le cadre d'un plan génocidaire.

Le TPIR est le premier tribunal international à avoir établi la jurisprudence selon laquelle les actes de viols peuvent s'inscrire dans le cadre d'un dessein commun visant à éliminer en tout ou en partie un groupe racial ou ethnique.

Nizeyimana était, selon l'acte d'accusation « le chef de file des apôtres de l'extrémisme anti-tutsi  » à Butare.

« Son influence et son autorité militaires étaient supérieures à celles que lui conférait son grade. Il exerçait un contrôle sur toutes les forces armées de la région », ajoute le procureur.

Le capitaine, qui a été arrêté le 5 octobre 2009 alors qu'il dormait dans un petit hôtel de Kampala, la capitale ougandaise, proteste de son innocence.

Un autre accusé du TPIR, le pasteur pentecôtiste Jean-Bosco Uwinkindi, arrêté le 30 juin dernier en Ouganda, attend le début de son procès.

ER/GF

© Agence Hirondelle