27.08.10 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - DEUX PROCES REPRENNENT, APPEL A L'ARRESTATION DE KABUGA

Arusha, 27 août 2010 (FH) - La reprise du procès des dirigeants de l'ex-parti présidentiel et celui de l'ex-ministre du Plan ainsi que la visite de l'ambassadeur extraordinaire américain pour les crimes de guerre sont les principaux événements de la semaine au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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Le procès des anciens responsables du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de feu le chef de l'Etat Juvénal Habyarimana, a repris lundi par une « conférence de mise en état » sur les conséquences juridiques du décès de l'un des accusés.

Mort le 1er juillet, Nzirorera, ancien secrétaire général du MRND, a laissé sur le banc des accusés les anciens président et vice-président du parti, Mathieu Ngirumpatse et Edouard Karemera.

Après avoir demandé en vain une substantielle modification de l'acte d'accusation, de façon à expurger tous les faits incriminant Nzirorera, les avocats français de Ngirumpatse ont prononcé leur « déclaration liminaire » mardi après-midi, ouvrant ainsi la défense de l'ancien dirigeant. Comme Karemera, Ngirumpatse est accusé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, essentiellement pour des exactions commises en 1994 par des membres du MRND.

Les défenseurs Chantal Hounkpatin et Frédéric Weyl ont critiqué sans détours certaines décisions prises par la chambre depuis le début du procès, notamment les sanctions infligées à la défense.

Ils n'ont pas oublié de clamer l'innocence de leur client, victime, selon eux, « d'accusations fabriquées de toutes pièces, manipulées ou inspirées par la peur, la menace ou les promesses ».

Cité  à la barre mercredi, le premier témoin de Ngirumpatse a terminé sa déposition le lendemain tandis que l'audition du deuxième se poursuivra lundi prochain.

Dans une autre chambre, le procès de l'ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware a repris lundi par une brève conférence de mise en état, en guise de préalable à l'audition des trois témoins à charge restants dont le tout dernier déposera la semaine prochaine en video-conférence depuis Kigali.

Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, l'ancien dignitaire, qui clame son innocence, est accusé d'avoir incité aux massacres de Tutsis à Nyamyumba (nord), sa commune natale, et d'avoir détourné des fonds du ministère au profit des miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide.

Enfin, au terme d'une visite de deux jours au TPIR, l'ambassadeur extraordinaire des Etats-Unis en charge des crimes de guerre, Stephen Rapp, a appelé mardi les autorités kényanes à coopérer pour l'arrestation du richissime homme d'affaires, Félicien Kabuga encore recherché par le tribunal.

Selon des sources au TPIR, Kabuga qui est accusé d'avoir commandé les machettes utilisées pendant le génocide des Tutsis, continuerait à mener l'essentiel de ses affaires au Kenya.

ER/GF 

© Agence Hirondelle