29.09.10 - RWANDA/GACACA - REPORT SINE DIE DE LA CLOTURE OFFICIELLE DES GACACAS

Kigali, 29 septembre 2010 (FH)- La clôture officielle des travaux des juridictions semi-traditionnelles rwandaises gacacas, qui avaient été chargées de juger la presque-totalité des auteurs présumés du génocide des Tutsis de 1994 a été reportée sine die.

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Cette cérémonie était programmée, après plusieurs reports, pour ce mois de septembre.

Le nouveau délai vise à permettre un possible examen de nombreuses requêtes déposées auprès de différentes institutions après la fin des procès en juillet dernier, apprend-on de source officielle.

Dans un entretien mardi avec l'agence Hirondelle, la secrétaire exécutive du Service national des juridictions gacaca (SNJG) Domitilla Mukantaganzwa  a expliqué que « la priorité n'est pas de procéder à la clôture mais de rendre justice ».

« Nous comptons réunir bientôt toutes les institutions saisies par la population et voir ensemble si ces différentes doléances peuvent faire l'objet de nouveaux procès », a-t-elle annoncé.

« Il serait prétentieux d'affirmer que la perfection a été atteinte dans les jugements rendus », a reconnu la responsable.

Ces requêtes ont été adressées notamment à la présidence de la République, au ministère de la Justice, au bureau de « l'Ombudsman » et à la commission nationale des droits de l'homme.

Deux projets de loi sur la gestion du contentieux du génocide après les gacacas, transmis il y a trois mois au ministère de la Justice pour enrichissement, ont été à  retournés au SNLG.

Ce nouveau report intervient alors que le rapport final était quasiment bouclé. La particularité de ce texte  est qu'il comporte les noms de toutes les personnes jugées, selon Mme Mukantanganzwa.

Inspirées des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages, assis sur le gazon, réglaient des différends, les gacacas (prononcer gatchatcha) étaient chargées de juger les auteurs présumés du génocide des Tutsis de 1994, à l'exception des principaux « planificateurs » relevant du ressort de la justice classique.

Les gacaca ont jugé près de 1,25 million de personnes, dont un certain nombre ont été condamnées à la réclusion criminelle à perpétuité, la peine la plus lourde au Rwanda.

SRE-ER/GF

© Agence Hirondelle