12.10.10 - TPIR/NZABONIMANA - UN EX-MINISTRE DEFENDU PAR L'EPOUSE DE SON COLLEGUE NTAGERURA

Arusha, 12 octobre 2010 (FH) - L'ex-ministre de la Jeunesse, Callixte Nzabonimana, en procès au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a cité lundi après-midi à l'appui de sa défense d'alibi l'épouse de son ancien collègue des Transports, André Ntagerura, acquitté par la juridiction.

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Faute de pays d'accueil, Ntagerura vit dans une « maison sécurisée » au siège du TPIR à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.

Inculpé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, extermination et assassinats, Nzabonimana est présenté par le procureur comme le principal instigateur des massacres la préfecture de Gitarama (centre), en particulier dans sa commune natale de Nyabikenke.

Alors que l'accusation soutient que l'ex-ministre se trouvait à Nyabikenke au cours de la période du 7 au 11 avril 1994, occupé à organiser les massacres de Tutsis, l'accusé affirme qu'il était à Kigali, précisément à l'ambassade de France.

Lors de sa brève déposition lundi après-midi, Léoncie Bongwa, l'épouse de Ntagerura, a affirmé que sa famille et celle de Nzabonimana s'étaient réfugiées au camp de la Garde présidentielle après l'assassinat du président Juvénal Habyarimana dans la soirée du 6 avril 1994.

Selon ce témoignage, les Ntagerura et les Nzabonimana ainsi que d'autres familles de hautes personnalités ont quitté le camp le 8 avril 1994 pour se réfugier à l'ambassade de France.

Ils y sont restés, a-t-elle dit, jusqu'au 11 avril 1994, date à laquelle ils ont été évacués sur Bujumbura, la capitale burundaise, laissant derrière Nzabonimana, resté, selon elle, à l'ambassade.

Cette défense d'alibi avait été appuyée en avril dernier par la déposition de Mectilde Mukandagijimana, l'épouse de l'ex-ministre de la Fonction publique Prosper Mugiraneza, qui attend pour sa part son jugement devant le même tribunal.

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