12.10.10 - CPI/RWANDA - PREMIERE PRISE RWANDAISE DE LA CPI

Arusha, 12 octobre 2010 (FH) - La Cour pénale internationale (CPI) et les autorités françaises ont annoncé lundi l'arrestation le même jour, dans le nord de Paris, d'un dirigeant rebelle hutu rwandais soupçonné de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

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C'est la toute première fois qu'un Rwandais est arrêté sur la base d'un mandat d'arrêt de la CPI, basée à La Haye.

Callixte Mbarushimana, secrétaire exécutif des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) opérant dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), faisait l'objet d'un mandat d'arrêt confidentiel délivré le 28 septembre par la CPI.

Le chef rebelle, 47 ans, est soupçonné de cinq chefs de crimes contre l'humanité et de six chefs de crimes de guerre, notamment de meurtres, viols, tortures, persécutions et destructions de biens commis en RDC en 2009.

Les autorités rwandaises se sont félicitées de cette arrestation, en exhortant la France et la CPI à tout faire afin qu'un procès soit organisé. « C'est un développement bienvenu. Les FDLR sont une organisation génocidaire. C'est une obligation internationale de les rechercher partout où elles pourraient se trouver », a réagi, dans un entretien avec l'agence Hirondelle, le procureur général du Rwanda Martin Ngoga.

« Ca ne suffit pas de déployer des troupes pour traquer les combattants des FDLR alors que leur leadership continue de circuler librement », a-t-il ajouté.

« Nous voulons féliciter la CPI pour avoir pris cette initiative courageuse (...) Nous espérons que la CPI passera à d'autres étapes pour appréhender ces personnes recherchées. Cela a pris du temps », a renchéri le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, cité par le New Times (progouvernemental).

Toute arrestation d'une personne soupçonnée « de ce genre de crimes est un développement positif et, en tant que gouvernement du Rwanda, nous saluons cela », a ajouté le responsable rwandais.

Cette prise survient après deux autres arrestations en Allemagne, dont celle du président des FDLR, Ignace Murwanashyaka, interpellé le 17 novembre 2009 en vertu d'un mandat d'arrêt de la Cour fédérale de justice allemande.

Mbarushimana était également sous le coup d'un mandat d'arrêt international de la justice rwandaise pour son implication présumée dans le génocide des Tutsi de 1994.

Les FDLR sont considérées comme l'une des principales sources de l'insécurité que traverse la région des Grands lacs africains depuis plusieurs années.

ER/GF

© Agence Hirondelle