« La chambre condamne Gaspard Kanyarukiga à une peine unique de 30 ans d'emprisonnement », a déclaré la juge présidente Taghrid Hikmet au terme de la lecture d'un résumé du jugement en anglais.
Le texte intégral sera « bientôt disponible », a ajouté la juge jordanienne.
Selon les conclusions de la chambre, Kanyarukiga est reconnu coupable de « génocide » et « extermination ». Lors d'une réunion dans la matinée du 16 avril 1994, il a déclaré que l'église catholique de Nyange où s'étaient réfugiés près de 2.000 Tutsis devait être démolie, entraînant la mort des personnes qui s'y trouvaient, ont indiqué les juges.
« Il a planifié le démolition de l'église et le massacre de personnes à l'intérieur », indique le jugement.
Le lieu de culte a été rasé par un bulldozer dans la journée du 16 avril 1994, à l'instigation, selon le jugement, de Kanyarukiga et d'autres notables de Nyange, parmi lesquels le vicaire de la paroisse, Athanase Seromba, condamné à la perpétuité, et Grégoire Ndahimana, ancien maire de Kivumu - la commune qui abritait l'église- actuellement en procès au TPIR.
Dans sa défense, l'homme d'affaires avait présenté un alibi, affirmant qu'il ne se trouvait pas à Nyange au cours de la période du 12 au 16 avril 1994.
« La chambre n'a pas accordé foi aux dépositions des témoins d'alibi car bon nombre d'entre eux avaient des raisons de témoigner en faveur de l'accusé (...) L'alibi n'est pas raisonnablement véridique », a tranché la chambre.
Le nouveau condamné, 65 ans, est resté de marbre durant la lecture du jugement.
Kanyarukiga, dont le procès avait débuté le 31 août 2009, a été arrêté en Afrique du Sud le 16 juillet 2004 et transféré 3 jours après au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie.
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© Agence Hirondelle