Les Etats-Unis soulignent l'importance d'un accord sur la libération des otages

Les Etats-Unis ont souligné samedi à Bahreïn la nécessité d'un accord sur la libération des otages détenus dans la bande de Gaza pour parvenir à une pause "significative" dans les combats entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.

La situation dans le territoire palestinien, pilonné par Israël depuis le 7 octobre en représailles à une attaque sans précédent du Hamas sur son sol, est "horrible" et "intolérable", a reconnu le premier conseiller du président américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk.

Mais "l'afflux d'aide humanitaire, l'afflux de carburant (et) une pause dans les combats auront lieu lorsque les otages seront libérés", a-t-il ajouté lors du forum annuel sur la sécurité organisé par l'International Institute for Strategic Studies (IISS).

Des discussions "intenses" sont en cours, sous la médiation du Qatar, pour parvenir à une libération des otages détenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre, a-t-il indiqué.

Cette attaque a fait 1.200 morts côté israélien, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes, et l'armée israélienne estime qu'environ 240 personnes ont été prises en otages ce jour-là.

Côté palestinien, la guerre a fait 12.300 morts, dont plus de 5.000 enfants selon le gouvernement du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

"La libération d'un grand nombre d'otages entraînerait (...) une pause significative dans les combats et un afflux massif d'aide humanitaire", a promis Brett McGurk alors que plusieurs diplomates arabes intervenant à la conférence ont accusé Israël de violer le droit humanitaire international.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des "pauses humanitaires urgentes et prolongées" mais Israël refuse tout cessez-le-feu tant que tous les otages ne sont pas relâchés.

"Nous devons oeuvrer à la libération des otages et la mise en oeuvre des pauses humanitaires", a déclaré un haut responsable européen, sous couvert de l'anonymat.

- Palestiniens "en otage" -

A l'ouverture de la conférence vendredi soir, le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad ben Issa Al Khalifa, dont le pays a normalisé ses relations avec Israël en 2020, avait également appelé à libérer les otages et à mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région.

La poursuite de la guerre alimente l'extrémisme et les critiques contre les Etats arabes "modérés" comme l'Egypte, la Jordanie, les Emirats arabes unis qui ont des liens avec Israël, ou l'Arabie saoudite qui s'était engagée dans des discussions dans ce sens, a souligné pour sa part le conseiller diplomatique du président émirati, Anwar Gargash.

Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, a toutefois jugé "inacceptable" de lier les pauses humanitaires à la question des otages, en estimant qu'Israël avait pris tous les Palestiniens de la bande de Gaza "en otage", alors que la situation humanitaire dans ce territoire est désastreuse selon des ONG.

"Israël affirme vouloir anéantir le Hamas (...) je ne comprends pas comment cet objectif peut être atteint", a-t-il affirmé en réitérant l'appel des pays arabes à un cessez-le-feu immédiat, et la relance des négociations sur une solution politique au conflit israélo-palestinien, basée sur le principe de deux Etats.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a estimé pour sa part que "le Hamas ne peut plus contrôler la bande de Gaza", affirmant que l'Autorité palestinienne était "prête à prendre cette responsabilité" avec l'aide de la communauté internationale.

Cela nécessitera aussi "une forte participation des pays arabes" tant sur le plan économique que politique, a-t-il ajouté.

Son homologue jordanien a toutefois prévenu qu'il "n'y aura pas de troupes arabes à Gaza", en mettant en garde contre toute tentative de déplacement de la population du territoire palestinien, où plus des deux tiers des 2,4 millions d'habitants ont déjà été déplacés par la guerre, selon l'ONU.

La Jordanie et l'Egypte, qui partagent des frontières avec Israël, pays avec lequel elles sont liées par un traité de paix, "ne permettront jamais que cela arrive. Cela serait non seulement un crime de guerre, mais aussi une menace directe pour notre sécurité nationale", a dit Ayman Safadi.

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