18.11.10 - AFRIQUE/TCHAD - L'AFRIQUE VA TENTER DE RASSEMBLER DES FONDS POUR JUGER HABRE

Arusha, 18 novembre 2010 (FH) - Les donateurs potentiels se réuniront le 24 novembre à Dakar, au Sénégal, afin de rassembler les fonds nécessaires à la tenue du procès de l'ancien président tchadien Hissène Habré, apprend-on de l'Union africaine (UA).

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En 2006, l'organisation avait mandaté le Sénégal pour poursuivre et juger Hissène Habré, au nom de l'Afrique.

Président du Tchad de 1982 à 1990, Habré, exilé au Sénégal depuis sa chute en 1990, a été inculpé en 2000 pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture.

« La table ronde des donateurs de Dakar, organisée par l'UA en collaboration avec le gouvernement du Sénégal, aura pour objectifs de présenter aux Etats membres de l'UA, aux pays et institutions partenaires le budget estimatif du procès et mobiliser auprès de ces derniers les ressources financières nécessaires à la tenue du procès », indique l'organisation dans un communiqué.

« Ouverte à tous les Etats membres de l'UA et aux pays et institutions ayant manifesté un intérêt pour le financement du procès à travers un appui financier ou une assistance technique, la table ronde vise également à recueillir les annonces de financements et convenir des modalités de mise en place, de gestion et d'administration du fonds pour l'affaire Hissène Habré », ajoute le texte.

Après l'inculpation de l'ancien dictateur en 2000, la justice sénégalaise s'était d'abord déclarée incompétente pour le juger, obligeant les victimes à se tourner vers la Belgique.

A l'issue de 4 ans d'enquêtes, un juge belge avait délivré un mandat d'arrêt international en septembre 2005, mais la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar s'était également déclarée incompétente pour statuer sur la demande d'extradition et les autorités sénégalaises avaient dû consulter l'UA.

Le 2 juillet 2006, l'Union africaine avait finalement demandé au Sénégal de juger Hissène Habré "au nom de l'Afrique", ce que le président Abdoulaye Wade a accepté.

Mais depuis lors, le Sénégal a refusé d'entamer les démarches nécessaires au procès tant qu'il ne recevrait pas de la communauté internationale un financement estimé à 27 millions d'euros.

Dakar a affirmé qu'il ne voulait en aucun cas gérer les fonds destinés au procès. Selon le plan de financement, les contributions seront donc déposées sur un compte bancaire géré par l'Union africaine.

Une partie du budget sera consacrée à la sensibilisation, à la diffusion de l'information dans la presse, et aux activités extra-judiciaires liées au procès.   

ER/GF

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