12.11.10 - TPIR/KAREMERA - L'EX-PRESIDENT DU MRND NE PRATIQUAIT PAS DE DISCRIMINATION (TEMOINS)

Arusha, 12 novembre 2010 (FH) - Six témoins ont défendu cette semaine devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) l'ancien président du MRND, Mathieu Ngirumpatse, affirmant notamment que l'accusé ne pratiquait pas discrimination dans sa vie sociale et professionnelle.

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Trois d'entre eux ont été seulement contre interrogés par le procureur sur leurs déclarations écrites, sans préalablement répondre, en interrogatoire principal, à la défense qui les avait cités.

Le plus jeune de ces témoins, la survivante Cynthia Isimbi qui était âgée de six ans au moment du génocide, a déclaré que Ngirumpatse lui avait apporté une aide précieuse après la mort de son père Victor Kayonga.

« Il a envoyé son épouse Rose nous prendre le lendemain de l'assassinat de mon père », a raconté Isimbi, soulignant que les rescapés de sa famille étaient restés sous la protection de Ngirumpatse jusqu'à leur évacuation vers Gitarama (centre du Rwanda) le 12 avril 1994.

Pour sa part, Eugène Clément Nahimana, ancien employé de la Société nationale d'assurances au Rwanda (SONARWA), du temps où l'accusé dirigeait cet établissement, a affirmé que l'homme politique traitait son personnel de la même façon, sans discrimination ethnique. « Il était bien apprécié par les gens. A la SONARWA, il était respecté par tous les employés, quel que soit leur groupe ethnique », a-t-il déclaré.

Pour sa part, XZA a affirmé que pendant le génocide, des soldats, des gendarmes et des jeunes de différents partis politiques travaillaient conjointement pour tuer les Tutsis.

La défense voulait, par ce témoignage, réfuter l'allégation selon laquelle les jeunes du MRND ont été les principaux bras armés du génocide.

Les trois autres témoins entendus cette semaine sont passés par la voie normale : d'abord interrogatoire principal puis contre - interrogatoire.

L'un d'entre eux est Aloys Ruyenzi qui s'est présenté comme un ancien membre de la garde rapprochée de l'actuel président Paul Kagame, au cours de la période 1992-1994.

Il a affirmé que les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) alors commandés par Kagame avaient infiltré la milice Interahamwe pour commettre des actes de violence dont la responsabilité était ensuite rejetée sur le président Juvénal Habyarimana et son parti, le MRND.

Il a ajouté que même le patron des Interahamwe, Robert Kajuga, travaillait pour le FPR.

Le procès se poursuivra la semaine prochaine.

L'ex-président du MRND est jugé avec l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera qui a bouclé sa défense.

Tous juristes et anciens plaideurs, les deux hommes sont inculpés de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité pour des exactions commises, pour l'essentiel, par des membres de leur parti, en particulier les jeunes.

NI-ER/GF

 © Agence Hirondelle