19.11.10 - FRANCE/RWANDA - DES ASSOCIATIONS INTERPELLENT LE NOUVEAU GARDE DES SCEAUX FRANCAIS

Arusha, 19 novembre 2010 (FH) -Trois associations, dont le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), ont réclamé vendredi au nouveau ministre français de la Justice, Michel Marcier, que des juges d'instruction se consacrent à temps plein aux dossiers de présumés génocidaires rwandais vivant en France.

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Les deux autres sont African rights et Redress, toutes deux basées à Londres.

Michèle Alliot-Marie et Bernard Kouchner, respectivement ancien garde des Sceaux et ministre des Affaires étrangères, avaient annoncé en janvier 2010 la création d'un pôle spécialisé au tribunal de grande instance de Paris pour les crimes de génocide.

Mais les trois associations font observer, dans une lettre au ministre, que les quatre juges parisiens chargés de la vingtaine d'enquêtes ouvertes en France contre des auteurs présumés du génocide  des Tutsis « ne peuvent tout mener de front ».

Deux de ces magistrats ont demandé récemment à être déchargés des autres dossiers pour se consacrer à leurs enquêtes rwandaises mais « cette demande a été refusée », affirment les signataires de la lettre.

« Même si ce sont des crimes imprescriptibles, il est important que les suspects fassent l'objet d'enquêtes dans les plus brefs délais », estiment les trois associations dans ce courrier dont l'agence Hirondelle a obtenu une copie.

Elles se disent « particulièrement » préoccupées « par le retard dans les procédures engagées concernant les suspects présents en France et par le manque de moyens mis à la disposition des juges d'instruction afin qu'ils puissent mener de telles enquêtes ».

Les trois associations rappellent que « la France a été condamnée, en juin 2004, par la Cour européenne des droits de l'homme, pour retard apporté à rendre la justice dans l'affaire Wenceslas Munyeshyaka », prêtre rwandais accusé d'avoir joué un rôle dans les massacres et viols à sa paroisse de la Sainte Famille, à Kigali, la capitale rwandaise.

« Nous demandons, puisque la France ne veut pas les extrader, que tous les présumés génocidaires rwandais présents sur le sol français fassent l'objet d'enquêtes et si nécessaire soient poursuivis devant les juridictions françaises », ajoute la lettre.   

ER/GF

© Agence Hirondelle