Une cinquantaine de femmes se sont rassemblées vendredi à Paris pour "dénoncer le silence des organisations internationales et féministes" sur les informations faisant état de crimes sexuels commis contre des Israéliennes par le Hamas lors de l'attaque sanglante du 7 octobre.
"J'accuse UN Women (ONU Femmes, ndlr) de refuser de dénoncer clairement les viols et sévices sexuels du 7 octobre. J'accuse l'association (féministe française) Nous toutes d'avoir mis plus d'un mois" pour les dénoncer, a énuméré Mélanie Pauli-Geysse, du collectif Rape is Rape.
"Nous demandons qu'ils soient reconnus comme crimes de guerre et crimes contre l'humanité, conformément au droit international, et que des enquêtes soient ouvertes par les institutions internationales", a-t-elle déclaré lors de ce rassemblement organisé devant le siège de l'Unesco.
Portant des pancartes proclamant "Imaginez qu'on appelle votre violeur un combattant de la liberté" ou "Non au féminisme sélectif", les manifestantes portaient des joggings tachés de peinture rouge à l'entrejambe, pour évoquer les victimes.
Ce rassemblement fait écho aux vifs reproches adressés en France par des militantes aux associations féministes accusées de passer sous silence les informations et témoignages faisant état de viols commis par des hommes du Hamas le 7 octobre.
Ces reproches ont gagné en vigueur samedi à Paris lors de la grande marche contre les violences faites aux femmes, où des pancartes "Metoo unless you are a Jew" ("Metoo à moins que vous ne soyez juive") ou "Féministes, votre silence vous rend complices" ont, entre autres, été brandies.
Dans un communiqué du 27 novembre, le collectif Nous toutes et d'autres associations françaises avaent assuré condamner "sans ambiguïté les crimes sexuels et sexistes, viols et féminicides commis par le Hamas" tout en déplorant une "instrumentalisation" de leur combat.
Mi-novembre, la police israélienne avait indiqué enquêter sur des violences sexuelles, dont des viols et mutilations, soupçonnées d'avoir été commises sur des femmes par des combattants du Hamas le 7 octobre, une investigation qui promet d'être longue et délicate.