Retrait de délégation, discours annulé: la guerre à Gaza plane sur la COP28

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La délégation iranienne s'est retirée vendredi des négociations mondiales sur le climat à Dubaï tandis que le président israélien y a annulé son discours, sur fond de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.

Plus de 140 chefs d'Etat et de gouvernement étaient réunis vendredi dans l'émirat du Golfe pour la 28e conférence de l'ONU sur le changement climatique (COP28), dont plusieurs ont profité de leurs interventions pour afficher leur soutien aux Palestiniens, au moment où une trêve de sept jours entre les belligérants a volé en éclat.

"Il est impossible de ne pas parler de la crise humanitaire dans les territoires palestiniens proches de nous", a lancé à la tribune le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

"Les incidents qui se déroulent à Gaza sont un crime humanitaire, un crime de guerre", a-t-il affirmé tandis que les présidents colombien et cubain ont dénoncé un "génocide".

La guerre a commencé le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés en Israël depuis la bande de Gaza voisine ont lancé une attaque d'une ampleur inédite sur le sol israélien. Environ 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et quelque 240 enlevées, selon Israël.

En représailles, Israël a promis d'"anéantir" le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, pilonnant le territoire palestinien, jusqu'à l'entrée en vigueur le 24 novembre d'une trêve qui n'a pas tenu plus d'une semaine.

D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15.000 personnes ont péri dans les frappes israéliennes.

Alors que la violence reprenait de plus belle vendredi dans le territoire palestinien, les dirigeants du monde étaient appelés à donner l'élan aux négociations climatiques qui se déroulent aux Emirats arabes unis jusqu'au 12 décembre.

Le président israélien, Isaac Hergoz, a profité de l'occasion pour mener une série de réunions diplomatiques, mais il est reparti avant de prononcer son discours. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a quant à lui annulé sa visite la veille.

L'émir du Qatar, qui mène une médiation entre Israël et le Hamas, n'est pas non plus monté sur l'estrade, se contentant de faire la photo de groupe, tandis que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, qui devait parler le premier, n'a finalement pas fait le déplacement.

Aucune explication n'a été donnée sur ces changements de dernière minute.

- "Immenses souffrances" -

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est exprimé à l'ouverture du sommet en début de journée, au moment des premiers raids israéliens.

"Comme nous le voyons dans cette région, les conflits provoquent d'immenses souffrances et des émotions intenses. Nous venons d'apprendre que les bombes retentissent à nouveau à Gaza", a-t-il déclaré.

Les représentants iraniens ont brusquement quitté Dubaï pour protester contre la présence d'Israël, contraire selon eux "aux objectifs et aux lignes directrices de la conférence".

Plus tôt jeudi, l'agence avait indiqué que le président iranien, Ebrahim Raïssi, ne participerait pas à la COP28 en raison "de l'invitation de responsables du régime sioniste".

Le roi Abdallah II de Jordanie a été le premier chef d'Etat à aborder le sujet de la guerre à Gaza. "Nous parlons ici d'inclusivité dans le climat, soyons inclusifs pour les plus vulnérables", a-t-il lancé, citant les Palestiniens de Gaza et les personnes affectées par des conflits dans le monde.

Parmi les autres chefs d'Etat qui se sont exprimés vendredi à la tribune, le président irakien, Abdel Latif Rashid, a appelé "la communauté internationale à s'opposer fermement" à la guerre à Gaza, tandis le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s'est dit "consterné (...) par la guerre contre un peuple innocent".

En revanche, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays partage une frontière avec Gaza, a fait l'impasse, tout comme le représentant du pays hôte, les Emirats arabes unis. th-saa/vl