Mathieu Ngirumpatse, qui cite encore ses témoins était, en 1994, président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) tandis qu'Edouard Karemera, qui a bouclé sa défense, était vice-président.
Avant l'ajournement, deux témoins ont été entendus jeudi dont un ancien ministre de l'Intérieur sous le régime actuel, Théobald Rwaka, aujourd'hui en exil aux Etats-Unis.
Avant d'être nommé au gouvernement du président Paul Kagame, le témoin avait été, depuis le début des années 90, un militant des droits de l'homme dans son pays.
Il a affirmé que le nom de l'ancien dirigeant du MRND n'était mentionné nulle part dans le volumineux rapport produit après le génocide par plusieurs organisations rwandaises de défense des droits de l'homme. Selon Rwaka, ce rapport comporte une liste de 3.000 principaux auteurs présumés du génocide.
Les avocats de Ngirumpatse, qui en étaient à leur 35 ième témoin jeudi, ont promis de produire le 1er décembre la liste de leurs témoins restants.
L'autre accusé, Karemera, a terminé sa défense après avoir fait comparaître 35 témoins.
Inculpés de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Ngirumpatse et Karemera répondent essentiellement d'exactions commises en 1994 par des membres de leur parti, surtout l'aile jeunesse, les Interahamwe.
C'est ce que l'on appelle au TPIR la responsabilité de supérieur hiérarchique.
Les deux hommes, qui clament leur innocence, rétorquent que le procureur n'a pas prouvé l'existence d'un lien de subordination, de fait ou de droit, entre eux et les auteurs matériels des crimes.
Leur procès, qui a connu bien des vicissitudes, compte par les plus lents et les plus complexes du tribunal d'Arusha.
FK/ER/GF
© Agence Hirondelle