La branche suédoise de Fridays for Future, dont fait partie Greta Thunberg, a réitéré mardi dans deux tribunes sa solidarité aux Palestiniens à Gaza en réponse aux critiques subies par le mouvement pour le climat sur le conflit Israël-Hamas.
Fin octobre, des voix se sont élevées en Allemagne pour appeler la branche allemande à couper les ponts avec le mouvement international pour le climat, reprochant à la jeune militante des prises de positions jugées pro-palestiniennes dans le conflit.
"Fridays for Future ne s'est pas +radicalisé+ et n'est pas +devenu+ politique. Nous avons toujours été politiques parce que nous avons toujours été un mouvement pour la justice", écrit le mouvement dans une tribune publiée dans le quotidien suédois Aftonbladet. Une version anglaise est publiée dans ke journal britannique The Guardian.
"La défense de la justice climatique est ancrée dans le souci porté aux personnes et à leurs droits humains", ajoutent les militants. "Il est naturel que nous soyons solidaires des Palestiniens et de tous les civils impactés" par la guerre, ajoutent-il en soulignant qu'il était de leur devoir en tant que mouvement de "s'exprimer lorsque des personnes souffrent, sont forcées de fuir leurs maisons et sont tuées - quelle qu'en soit la raison".
En réaction aux bombardements israéliens sur Gaza, qui ont suivi les attaques sanglantes du Hamas le 7 octobre contre Israël, Fridays for Future Suède avait dénoncé le "génocide" à Gaza et critiqué "le soutien occidental et les machines de désinformation".
Des propos dont s'est désolidarisée la présidente de la section allemande de l'organisation, Luisa Neubauer, se disant "déçue que Greta Thunberg n'ait rien de concret à dire sur les victimes juives du massacre du 7 octobre".
"Le fait que le Hamas ait assassiné des civils israéliens lors d'une attaque horrible ne peut en aucun cas légitimer les crimes de guerre commis par Israël", poursuit Fridays for Future Suède dans les tribunes. "Commettre un génocide ne relève pas de la légitime défense et n'est en aucun cas proportionnel".
Le mouvement condamne également la montée d'actes antisémites et islamophobes en Suède et "partout dans le monde", sommant à faire "la distinction entre le Hamas, les musulmans et les Palestiniens, tout comme l'Etat d'Israël doit être distingué du peuple juif et des Israéliens".
Engagée depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord du territoire palestinien assiégé, l'armée israélienne a étendu ses opérations au sol à l'ensemble de la bande de Gaza, près de deux mois après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas contre Israël qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils selon les autorités.
Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé lundi que 15.899 personnes, à 70% des femmes ainsi que des enfants et adolescents, ont été tuées depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza le 7 octobre.

