01.12.10 - TPIR/NIZEYIMANA - D’EX-COLLEGUES DU CAPITAINE NIZEYIMANA VIENDRONT LE CHARGER

Arusha, 1er  décembre 2010 (FH) - Le banc du procureur dans le procès du capitaine Ildephonse Nizeyimana, dont l'ouverture est prévue le 17 janvier 2011 devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a annoncé mercredi une cinquantaine de témoins à charge, dont d'anciens collègues de l'accusé.

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Originaire de la préfecture de Gisenyi (nord), comme l'ex-président Juvénal Habyarimana, Nizeyimana était commandant en second de l'Ecole des sous-officiers de Butare (sud) pendant le génocide des Tutsis de 1994.

Inculpé de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, l'officier est notamment accusé d'être l'un des principaux responsables des massacres de Tutsis, et de viols de leurs filles et femmes pendant le génocide.

Le Canadien Drew White, du bureau du procureur, a indiqué mercredi, lors d'une « conférence préalable au procès », qu'il comptait avoir cité tous ses témoins au 25 février 2011.

Sur la liste de ces témoins, figure également une spécialiste des violences sexuelles, la militante kényane des droits de l'homme, Binaifer Nowrojee. Elle a déjà déposé devant la chambre son rapport d'expert sur les violences commises au Rwanda par l'armée en 1994.

Le capitaine Nizeyimana, qui clame son innocence, a été arrêté le 5 octobre 2009 à Kampala et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR à Arusha (Tanzanie) où il a retrouvé un anciens compagnon, le lieutenant Ildephonse Hategekimana qui commandait le petit camp militaire de Ngoma, également situé à Butare.

Selon la défunte spécialiste du Rwanda Alison Des Forges, le lieutenant Hategekimana et le capitaine Nizeyimana s'étaient partagés les « zones de travail » pendant le génocide. Elle a ainsi écrit, dans « Aucun témoin ne doit survivre » : « Hategekimana et ses troupes devaient tuer les Tutsi, à Ngoma, à Matyazo et dans d'autres secteurs contigus » tandis que « Nizeyimana et les militaires de l'ESO tuaient dans centre de la ville de Butare, y compris dans le quartier résidentiel de Buye ».

Vrai ou faux ? Dans le cas du lieutenant, la chambre tranchera très prochainement, le jugement étant attendu lundi prochain.

FK-ER/GF

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