28.01.11 - TPIR/KAREMERA - LE PROCUREUR INTERROGERA NGIRUMPATSE LUNDI

Arusha, 28 janvier 2010 (FH) - Après avoir témoigné pour sa propre défense pendant trois semaines, Matthieu Ngirumpatse, l'ancien président du MRND, le parti au pouvoir en 1994, sera contre-interrogé à partir de lundi par le procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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Au cours de la dernière semaine de son témoignage, Ngirumpatse a catégoriquement nié qu'il y ait eu collaboration entre son parti, les forces armées et le gouvernement pour exterminer les Tutsis.

"Je n'ai jamais donné d'ordre à quiconque pour que des viols aient lieu. Je n'avais pas de pouvoirs pour punir ou arrêter ceux qui les commettaient", a-t-il expliqué au juge Byron, qui préside la chambre.

Il a également expliqué que son parti, avec quatre autres (MDR, PL, PSD et CDR), avaient formé un gouvernement le 8 avril 1994 avec trois grands objectifs : restaurer la paix dans le pays, trouver une solution avec les rebelles du RPF, et régler la question des personnes déplacées ou réfugiées en raison de la guerre.

"Le gouvernement n'était ni illégal ni illégitime. Sa mission était claire (...) Le RPF continuait à recevoir des armes tandis que les autres Rwandais étaient abandonnés, Hutus comme Tutsis", a-t-il poursuivi.

Il a encore affirmé que "si le RPF avait cessé les hostilités pendant seulement deux semaines, nous aurions pu mettre un terme aux tueries".

Concernant le "programme de défense civile", le témoin a nié que le MRND ait mis en place sous sa supervision un tel programme destiné à l'élimination des Tutsis. "Le MRND n'a rien à voir avec cela. C'est le premier ministre Jean Kambanda qui a imaginé le 27 mai 1994 cette idée d'une politique de défense civile, idée qui ne s'est jamais concrétisée."

Enfin, il a ajouté que lors du premier conseil des ministres organisé le 9 avril 1994, le gouvernemement a "demandé à tous les responsables des partis politiques d'exiger des ailes jeunesse de leurs partis qu'ils cessent immédiatement les pillages et la folie meurtrière dans la rue".

Ngirumpatse est jugé au côté de l'ancien vice-président du MRND, Edouard Karemera qui a déjà terminé la présentation de son cas. Les deux hommes sont essentiellement mis en cause pour leur responsabilité de supérieur hiérarchique dans des crimes commis par les membres de leur parti.

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