08.03.11 - CPI/KENYA - LES JUGES CITENT A COMPARAITRE SIX RESPONSABLES KENYANS

La Haye, 8 mars 2011 (FH) - Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont délivré, mardi 8 mars, des citations à comparaître à l'encontre de six hauts responsables kenyans. Les six hommes devront se présenter devant la Cour le 7 avril 2011 pour une première comparution.

1 min 46Temps de lecture approximatif

Le procureur avait déposé ces demandes de citations à comparaître le 15 décembre 2010. Luis Moreno Ocampo entend conduire deux procès, regroupant chacun trois accusés de crimes contre l'humanité, commis lors des violences qui avaient secoué le Kenya après l'élection présidentielle de décembre 2007.

Les citations à comparaître visent trois responsables du gouvernement en exercice lors des violences et trois membres du Mouvement démocratique orange (ODM, opposition).

Du coté de l'ancien gouvernement, Uhuru Kenyatta, actuel vice-premier ministre et ministre des Finances, le général Hussein Ali, ancien chef de la police et Francis Muthaura, actuel chef de Cabinet de la république kenyane, sont cités. Du côté du Mouvement démocratique orange (ODM), l'un des principaux partis politiques du pays, l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, William Ruto, qui a été suspendu au cours de l'automne 2010 pour une affaire de corruption, Henri Kosgey, actuel ministre de l'Industrialisation et Joshua Arap Sang, journaliste d'une radio locale sont visés.

Trois des six personnalités visées appartiennent donc à l'actuel gouvernement d'union, formé après les violences qui avaient fait près de 1200 morts et 300 000 déplacés, selon une commission d'enquête kényane.

Le procureur n'a pas demandé la délivrance de mandats d'arrêt contre les six hommes, qui devront donc se présenter librement devant la Cour, tablant sur la coopération de Nairobi dans cette affaire. Mais depuis l'annonce publique du procureur, en décembre, le Kenya souhaite que le Conseil de sécurité des Nations unies suspende la procédure engagée par le procureur. Un procédé prévu par le statut de Rome si une affaire menace la paix et la sécurité internationale. Lors du dernier sommet de l'Union africaine, fin janvier, l'organisation avait soutenu la demande kenyane. Le Kenya a annoncé qu'il souhaitait mettre sur pied un tribunal spécial, qui jugerait sur place les responsables des violences postélectorales. Un tel projet a cependant, par le passé, échoué à deux reprises, motivant le souhait de la Cour de, finalement, se saisir de l'affaire.

SM/GF

© Agence Hirondelle