21.03.11 - TPIR/NZABONIMANA - LES TEMOINS DE LA DEFENSE ONT PEUR, SELON UN ENQUETEUR FRANÇAIS

Arusha, 21 mars 2011 (FH) - Un enquêteur français, le lieutenant-colonel Fernand Batard a déclaré lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que les témoins potentiels de la défense avaient peur de leurs autorités.

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L'officier à la retraite relatait son expérience en tant qu'enquêteur principal de la défense dans le dossier de l'ex-ministre de la Jeunesse Callixte Nzabonimana.

Interrogé par son compatriote, Vincent Courcelle-Labrousse, l'avocat principal de Nzabonimana, il a affirmé que tous les témoins potentiels de la défense qu'il a rencontrés avaient peur.

Il a pointé du doigt l'administration rwandaise, l'accusant de surveiller tous les mouvements des enquêteurs de la défense.

Ainsi, a-t-il raconté, lorsque son équipe venait, un certain jour, d'entamer une entretien avec un témoin potentiel, dans la région de Gitarama (centre), les responsables du district ont fait irruption. Conséquence : le témoin T22 a finalement refusé de déposer.

M.Batard, qui est aussi juriste de formation, a indiqué avoir noté la même peur chez les Rwandais exilés qui craignent non seulement le pouvoir en place au Rwanda mais aussi les autorités de leur pays d'accueil.

Le gendarme à la retraite a travaillé au Rwanda, avant le génocide, comme instructeur et conseiller technique à l'Ecole de la gendarmerie nationale (EGENA).

Il est le 35 ième témoin de la défense de Nzabonimana qui est poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité.

L'ancien dirigeant est présenté par le procureur comme le principal instigateur des massacres dans sa préfecture natale de Gitarama.

L'accusé, qui était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de l'ex-président Juvénal Habyarimana, a été arrêté en Tanzanie le 18 février 2008.

Son procès s'est ouvert le 09 novembre 2009 et le procureur a terminé son accusation le 13 avril 2010 après cité 19 témoins. Le lendemain, l'ex-ministre entamait sa défense.

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