La CPI impose 52 millions d'euros de réparations aux victimes de l'Ougandais Ongwen

1 min 32Temps de lecture approximatif

La justice internationale a fixé mercredi à plus de 52 millions d'euros le montant des réparations aux victimes de Dominic Ongwen, enfant-soldat ougandais devenu commandant rebelle, condamné à 25 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

M. Ongwen, enlevé sur le chemin de l'école vers l'âge de neuf ans par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), est devenu par la suite l'un des principaux commandants de la LRA, dirigée par le fugitif Joseph Kony.

En 2021 puis fin 2022 en appel, M. Ongwen avait été reconnu coupable par la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye (Pays-Bas), de meurtre, viol et esclavage sexuel dans le nord de l'Ouganda au début des années 2000.

"Les victimes directes des attaques, les victimes directes des crimes sexuels et sexistes et les enfants nés de ces crimes ainsi que les anciens enfants soldats ont subi des préjudices graves et durables, physiques, moraux et matériels", a déclaré le juge Bertram Schmitt.

"La chambre estime que le montant total requis pour les réparations accordées dans cette affaire aux victimes des crimes pour lesquels M. Ongwen a été condamné serait d'environ 52.429.000 euros", a-t-il ajouté.

La CPI a estimé le nombre total de victimes éligibles à l'indemnisation collective "à près de 50.000".

M. Ongwen étant indigent, la juridiction a enjoint au Fonds au profit des victimes de préparer un plan de mise en oeuvre de la décision.

Fondée en Ouganda dans les années 1980 par l'ex-enfant de choeur Joseph Kony en vue d'établir un régime fondé sur les dix commandements, la LRA a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d'Afrique centrale en kidnappant des enfants, mutilant des civils à grande échelle et asservissant des femmes.

La LRA est responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l'enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats dociles et fillettes en esclaves sexuelles.

La CPI a émis un mandat d'arrêt contre Joseph Kony en 2005 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Le procès de M. Ongwen, qui semble avoir une quarantaine d'années mais dont la cour ignore l'âge exact, est unique dans l'histoire de la CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde. Il s'agissait de la première fois qu'elle était appelée à se pencher sur la question d'une victime, un enfant-soldat, devenu auteur de crimes.