31.03.11 - RWANDA/TPIR - LE RWANDA SALUE LA CONDAMNATION D'UN EX-HAUT FONCTIONNAIRE

Kigali, 31 mars 2011 (FH) - Le gouvernement rwandais et l'association représentant les rescapés du génocide de 1994 ont salué la condamnation mardi par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de Jean-Baptiste Gatete, ancien maire et ancien haut fonctionnaire au ministère de la Famille et de la promotion féminine.

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Cet ingénieur agronome de formation a écopé de la prison à vie après avoir été reconnu coupable de génocide et extermination pour son rôle dans l'organisation de massacres de Tutsis en avril 1994 dans les préfectures de Byumba et Kibungo, toutes deux situées dans l'est du Rwanda.

 « La prison à vie pour Gatete est une peine méritée. Il va aller là où il a sa vraie place ; loin des gens qu'il a essayé d'exterminer », a déclaré le ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama, cité par le New Times, un quotidien progouvernemental.

« Nous ne pouvions espérer mieux. La condamnation de Gatete à la prison à vie est une bonne nouvelle pour les rescapés du génocide, surtout à la veille de la commémoration du génocide», a renchéri Jean -Pierre Dusingizemungu, président d'Ibuka, la principale organisation de survivants.

« Après l'acquittement des gens comme Protais Zigiranyirazo (beau-frère de l'ex-président Juvénal Habyarimana), notre confiance en la justice du TPIR s'était complètement évaporée », a poursuivi Dusingizemungu, dans un entretien avec l'agence Hirondelle.  

« La condamnation de Gatete est la reconnaissance du tort qu'ils nous ont fait (...) la justice revient petit à petit  au TPIR», a-t-il estimé.

La peine infligée à l'ancien maire a par ailleurs été saluée par plusieurs des ses anciens administrés de la commune Murambi, dans l'ancienne préfecture de Byumba, joints au téléphone depuis Kigali.

Jean Baptiste Gatete, aujourd'hui âgé de 58 ans, était, en 1994, directeur au ministère de la Famille et de la promotion féminine, un poste auquel il avait été nommé une année auparavant après avoir dirigé d'une main de fer sa commune natale. Il avait été relevé de ses fonctions de maire après avoir été accusé par des organisations de défense des droits de l'homme de persécuter les Tutsis de son entité administrative.

La chambre a conclu qu'en 1994, il continuait d'exercer son influence sur la police communale, les milices et les gendarmes, non seulement dans la préfecture de Byumba, mais aussi dans celle, voisine, de Kibungo (est). Une influence qu'il a mise à profit pour organiser avec succès des massacres de Tutsis, non seulement dans sa commune Murambi, mais aussi dans celle de Kayonza (préfecture de Kibungo), selon le jugement.

SRE/ER/GF

© Agence Hirondelle