01.04.11 - RWANDA/FRANCE - KAGAME VILIPENDE ALAIN JUPPE ET LOUE NICOLAS SARKOZY

Arusha, 31 mars 2011 (FH) - L' équipe de défense du lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, dont le cas est actuellement jugé en appel par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a demandé que la condamnation à la prison à vie qui lui avait été infligée en première instance en décembre 2008 soit rectifiée.

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«Le point de vue d'Alain Juppé, même son
implication dans les affaires en rapport avec le génocide ici au Rwanda sont
bien connus », a déclaré le chef de l'Etat rwandais qui s'exprimait jeudi à
Kigali, lors de sa conférence de presse mensuelle.

Alain Juppé était, pendant le génocide de
1994, ministre des Affaires étrangères, poste auquel il a été reconduit fin
février dernier par le président Nicolas Sarkozy.

« Notre opinion sur lui et sur son point de
vue n'a pas changé (...) Je pense que les Rwandais ont été insultés par son
attitude et ses prises de position », a dit le président Kagame.

Selon le rapport (publié en 2008) de la
commission rwandaise « chargée de rassembler les éléments de preuve de
l'implication de l'État français dans la préparation et l'exécution du génocide
perpétré au Rwanda en 1994 », Alain Juppé a activement soutenu le gouvernement
en place pendant le génocide.

Ce que le diplomate français a toujours nié.

« Mais nous prenons aussi en considération le
fait qu'il y a d'autres développements positifs en France, à commencer par le
Chef de l'Etat », a poursuivi le président rwandais. «Les efforts qu'il a
déployés pour que cette affaire soit reléguée au passé, en vue d'aller de
l'avant,  sont bien connus et appréciés
», a ajouté Paul Kagame.

Le président Sarkozy a effectué une visite
officielle à Kigali en février 2010, qui a scellé la réconciliation entre les
deux pays après trois ans de rupture des relationsdiplomatiques.

Kigali avait rompu les ponts fin 2006 après
l'émission par la justice française de mandats d'arrêt visant neuf proches de
Kagame, soupçonnés d'implication dans l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion
de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, dont l'équipage était français.

Pour la première fois alors, un président
français a reconnu « de graves erreurs » et « une forme d'aveuglement »,
affirmant notamment que Paris n'avait pas « vu la dimension génocidaire » du
régime Habyarimana auquel il apportait son soutien.

ER/GF

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Agence Hirondelle