04.04.11 - FRANCE/RWANDA - ARRESTATION A TOULOUSE D'UN PRESUME GENOCIDAIRE RWANDAIS

Paris, 4 avril 2011 - La Cour d'appel de Toulouse a confirmé aujourd'hui à l'agence Hirondelle l'interpellation, le 16 mars, d'un rwandais résidant dans cette ville, sous le coup d'un mandat d'arrêt international  émis le 31 août 2009 par le Rwanda, pour génocide et crimes contre  l'humanité.

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Âgé de 53 ans selon sa fiche Interpol, l'homme vivait dans le sud-ouest de la France sous le nom de Tite Barahirwa. Sa véritable identité serait  Tito Barahira, ancien bourgmestre de la commune de Kabarondo, dans la  préfecture de Kibungo (Est du Rwanda).

Une demande de mise en liberté le concernant sera entendue ce mardi,  précise la Cour d'appel de Toulouse.

Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le  Rwanda (CPCR) a appris son arrestation alors qu'il déposait une  plainte contre le même Barahira, la semaine passée, devant le doyen des juges d'instruction du tribunal de Toulouse.

« À chaque fois que j'enquêtais sur son successeur à la mairie de Kabarondo, Octavien Ngenzi, les témoins me parlaient aussi des crimes de Barahira », explique Alain Gauthier, qui collecte au Rwanda et en France des témoignages à charge afin de nourrir les plaintes déposées par son association. Mis en examen à Mayotte le 4 juin 2010 pour crimes contre l'humanité, Octavien Ngenzi est  actuellement écroué à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, en région parisienne. Son dossier est en cours d'instruction.

Les chances de succès de  la demande d'extradition rwandaise sont très faibles, la jurisprudence française ayant  jusqu'à présent toujours estimé que les garanties d'un procès  équitable ne sont pas réunies au Rwanda.

«En attendant, estime Alain Gauthier, cela  fera parler du sujet, et la plainte déposée devrait permettre le transfert et l'instruction du dossier de  Barahira par les magistrats spécialisés du tribunal de Paris. »

Le 15 juin 2010, le CPCR avait déposé une plainte contre un autre  Rwandais résidant près de Toulouse, Joseph Habyarimana, que les  magistrats toulousains n'ont pas encore transmis à Paris.

FP/GF

© Agence Hirondelle