Ils furent assaillis par des miliciens après le départ des Casques bleus qui les avaient protégés jusque là.
« Le génocide perpétré contre les Tutsis, c'est la croix de ce Rwanda. C'est notre croix que nous portons, et dont nous avons, nous-mêmes, le devoir de nous défaire. Nous sommes responsables de notre propre histoire », a affirmé le ministre.
Jean-Pierre Dusingizemungu, le nouveau président d'Ibuka, la principale organisation de survivants, a abondé dans le même sens. « Nous ne devons donc pas attendre les remèdes aux conséquences du génocide de ceux qui nous ont abandonnés à la mort », a-t-il dit.
Pour sa part, le sénateur et ancien président d'Ibuka, Antoine Mugesera a pointé du doigt la France, l'accusant d'avoir pris fait et cause pour les génocidaires. D'autres capitales occidentales, comme Washington, a-t-il affirmé, avaient interdit à leurs ressortissants d'appliquer le terme « génocide » aux tueries qui visaient les Tutsis.
Des témoignages ont été également entendus, dont celui d'un rescapé de Nyanza qui était alors à peine âgé de 10 ans. « J'ai vu des gens crucifiés comme Jésus, des femmes éventrées et des miliciens enfoncer des morceaux de bois dans leurs corps après les avoir violées», a raconté le survivant. Il a ajouté avoir entendu les tueurs crier à leurs victimes avant de leur porter le coup de grâce : « Dieu lui -même vous a abandonnés ».
Le Rwanda observe depuis jeudi dernier une semaine de deuil national en mémoire des victimes du génocide des Tutsis, d'avril à juillet 1994.
SRE/ER/GF
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