Accusé de crimes de guerre pour avoir enrôlé des jeunes de moins de 15 ans dans ses troupes, le chef de l'Union des patriotes congolais (UPC) en Ituri avait présenté ses derniers témoins fin mars. Les juges avaient cependant reporté la clôture officielle de la présentation des éléments de preuve afin d'éclaircir un point litigieux.
Au cours des dernières semaines, plusieurs témoins de la défense avaient déposé sur la création de comités d'auto-défense, d'ethnie Hema et Lendu, dans les villages de l'Ituri entre 1998 et 2004. Or, selon l'un d'entre eux, les comités d'auto-défense « ne prenaient pas en compte l'âge. Si quelqu'un pouvait se battre avec une machette ou avec une lance, et s'il y avait des armes et qu'il pouvait porter une arme à feu, nous lui en donnions une », avait-il notamment déclaré.
C'est pour compléter ce témoignage que les juges ont décider d'appeler un témoin supplémentaire, qui déposera le 16 mai. Interrogé par le procureur au cours de son enquête mais jamais appelé à la barre, ce « témoin numéro 5 », dont l'identité reste confidentielle, avait déclaré que les groupes d'auto-défense Hema avaient été incorporés à l'UPC, dirigée par Thomas Lubanga. Ce témoignage pourrait permettre de consolider les preuves du procureur, jusqu'ici assez faibles concernant les liens entre les groupes d'auto-défense et l'Union des patriotes congolais.
Le même témoin avait cependant précisé que Thomas Lubanga lui avait demandé, au cours d'une réunion, de désarmer les enfants.
Le procès devrait prendre fin après son audition.
Les juges ont déjà fixé au 25 et 26 août le réquisitoire et les plaidoiries finales. Le procès Lubanga est le premier ouvert devant la Cour pénale internationale. Thomas Lubanga avait été transféré à La Haye le 17 mars 2006 et son procès a commencé le 26 janvier 2009.
SM/GF
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