Crimes de guerre en Syrie: l'ex-rebelle salafiste Majdi Nema jugé en France en avril 2025

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Un ancien porte-parole du groupe rebelle syrien Jaysh al-Islam sera jugé en avril 2025 à Paris pour complicité de crimes de guerre en Syrie entre 2013 et 2016, selon un avis d'audience consulté par l'AFP.

Le procès de Majdi Nema se tiendra devant la cour d'assises spéciale de Paris, en vertu de la compétence universelle de la justice française, du 29 avril au 23 mai 2025.

Ce Syrien d'aujourd'hui 35 ans sera jugé pour complicité de crimes de guerre, soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents entre 2013 et 2016, et pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes de guerre.

Il encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle.

Majdi Nema a toujours affirmé n'avoir été qu'un porte-parole "sans influence" au sein du groupe armé Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam).

Ce groupe armé de la mouvance salafiste, opposé au régime de Bachar Al-Assad, avait pris le contrôle en 2011 de la Ghouta orientale, au nord-est de Damas.

Majdi Nema, de son nom de guerre Islam Alloush, avait été interpellé à Marseille, où il s'était installé en novembre 2019 pour suivre un cycle de conférences en tant qu'étudiant à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'Université Aix-Marseille.

Il a été mis en examen le 31 janvier 2020 par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.

Il est en détention provisoire depuis.

Au terme de la procédure, il était également renvoyé pour complicité de crimes de guerre par le lancement d'attaques délibérées contre la population civile et pour complicité de disparitions forcées.

Il était notamment mis en cause, en tant que membre de JAI, dans l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, jamais retrouvés.

Mais la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a annulé ces poursuites en novembre 2023 et la Cour de cassation a rejeté le pourvoi des parties civiles en février dernier.

Ancien officier de l'armée syrienne, Majdi Nema avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013, pour combattre le régime de Bachar al-Assad.

Il était devenu porte-parole de JAI, était resté deux mois dans la Ghouta orientale puis avait rejoint la Turquie en mai 2013. Il a quitté JAI en 2017.