Ouverture anticipée des archives du procès Touvier

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Les archives du procès de Paul Touvier, chef de la Milice à Lyon pendant l'Occupation et condamné pour crimes contre l'humanité en 1994, sont désormais accessibles au public, de façon "anticipée", pour oeuvrer au "travail de mémoire", ont annoncé vendredi deux ministères.

Le 20 avril 1994, à l'issue d'un mois de procès devant la cour d'assises des Yvelines, l'ancien chef du renseignement de la Milice à Lyon était devenu le premier Français déclaré coupable de crimes contre l'humanité et avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Surnommé le "Boucher de Lyon" avant que ce qualificatif ne soit attribué à Klaus Barbie, Paul Touvier avait été condamné pour sa complicité de l'assassinat de sept otages juifs à Rillieux-la-Pape (Rhône) le 29 juin 1944. Il est mort en juillet 1996.

Les archives relatives à son procès, qui étaient en théorie communicables à l'expiration d'un délai de soixante-quinze ans, ont été ouvertes de "manière anticipée" et sont désormais accessibles "à tout individu qui en fait la demande", ont indiqué les ministères de la Justice et de la Culture dans un communiqué commun.

Sont notamment visés les dossiers de suivi des plaintes pour crimes contre l'humanité et le dossier de procédure du procès devant la cour d'assises des Yvelines d'avril 1994, indique le communiqué.

La communication de ces documents "va permettre de progresser dans la connaissance de ce procès historique et de favoriser toujours davantage le travail de mémoire et de vérité", écrivent les deux ministères.

Condamné à mort par contumace après la Libération, Paul Touvier avait échappé aux autorités pendant plusieurs décennies avant d'être gracié en novembre 1971 par le président Georges Pompidou.

Après une longue bataille juridique et le lancement d'un mandat d'arrêt en 1981, il avait été contraint de retourner dans la clandestinité, bénéficiant de complicités dans certains milieux catholiques.

C'est après des révélations du Canard enchaîné que les enquêteurs avaient retrouvé sa trace en 1989 dans le prieuré catholique intégriste Saint-François du Vieux-Nice.