La Russie annonce le retrait d'Arménie de certains de ses soldats

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La Russie a annoncé jeudi le retrait d'Arménie de certains de ses soldats et gardes-frontières, au lendemain d'un entretien entre le président Vladimir Poutine et le dirigeant arménien Nikol Pachinian, Erevan prenant depuis plusieurs mois ses distances vis-à-vis de Moscou.

"M. Pachinian a déclaré qu'à l'heure actuelle, en raison de l'évolution de la situation, ce besoin n'existait plus", a indiqué jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Le président Poutine a donc donné son accord et le retrait de nos militaires et de nos gardes-frontières a été décidé", a-t-il ajouté, cité par les agences de presse russes, sans préciser le nombre de soldats concernés.

Les deux dirigeants se sont entretenus mercredi soir à Moscou, en marge d'une réunion de l'Union économique eurasienne, qui réunit les deux pays.

Le chef du parti au pouvoir au Parlement arménien, Hayk Konjoryan, a indiqué jeudi que l'accord concernait les postes militaires et frontaliers russes installés dans cinq régions arméniennes depuis fin 2020.

Le retrait ne semble pas toutefois pas concerner la principale base militaire russe dans le pays, située à Gyumri (environ 3.000 militaires).

L'Arménie, allié traditionnel de la Russie, reproche à la force de maintien de la paix russe de ne pas être intervenue lors d'une offensive de l'Azerbaïdjan ayant permis de reprendre l'enclave disputée du Haut-Karabakh, en septembre 2023.

Cette attaque a poussé environ 100.000 des 120.000 Arméniens vivant dans cette région montagneuse à fuir vers le territoire arménien.

Depuis l'automne 2020, à la suite d'une guerre perdue par les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, 2.000 soldats de maintien de la paix russes y avaient été déployés pour faire respecter les termes du cessez-le-feu.

Face à leur inaction lors de l'offensive azerbaïdjanaise, Erevan a entamé un rapprochement diplomatique avec l'Occident.

L'Arménie a notamment rejoint fin janvier la Cour pénale internationale, ce qui l'oblige à arrêter Vladimir Poutine s'il devait poser le pied en territoire arménien.

Les autorités arméniennes avaient déjà annoncé début mars mettre fin à la présence de garde-frontières russes à l'aéroport international d'Erevan.

Le 17 avril, le Kremlin avait lui affirmé que les militaires russes déployés dans le Haut-Karabakh avaient amorcé leur retrait.