Combats au Darfour: les paramilitaires se disent prêts à ouvrir "des passages sûrs" pour les civils

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Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont indiqué vendredi soir qu'ils étaient prêts à ouvrir des "passages sûrs" aux civils souhaitant fuir el-Facher, au Darfour en proie à des combats, plus d'un an après le début de la guerre au Soudan.

Depuis plusieurs semaines, la communauté internationale met en garde contre un carnage imminent à el-Facher, dernière grande ville du Darfour à ne pas être aux mains des FSR et qui était jusqu'alors relativement épargnée.

Le Soudan est en proie depuis plus d'un an à une guerre entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo.

Les FSR ont exprimé dans un message sur X leur "volonté d'aider les citoyens en ouvrant des passages sûrs pour qu'ils partent volontairement vers d'autres zones de leur choix".

Elle ont appelé les habitants d'el-Facher à "éviter les zones de combats et les zones susceptibles d'être ciblées par les forces aériennes et à ne pas répondre aux appels malveillants visant à mobiliser les habitants et à les entraîner dans la guerre".

Quelque 1,5 million de personnes, dont 800.000 déplacés, vivent dans cette ville qui avait jusqu'à présent été relativement épargnée grâce à un accord négocié entre des groupes armés locaux et les FSR.

Mais le mois dernier, les deux principaux groupes armés ont renoncé à leur neutralité pour combattre aux côtés de l'armée. En réponse, les paramilitaires ont assiégé la ville.

Médecins sans Frontières (MSF) a indiqué mercredi que son hôpital au Darfour Nord avait reçu plus de 450 morts et blessés depuis le 10 mai, mais a souligné que le nombre des victimes était probablement beaucoup plus élevé.

Le conflit au Soudan a déjà fait depuis son déclenchement en avril 2023 des dizaines de milliers de morts. Rien qu'à el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10.000 à 15.000 personnes ont été tuées, selon l'ONU.

Les habitants d'el-Facher, à environ 400 kilomètres à l'est d'el-Geneina, redoutent un scénario similaire.

L'armée comme les FSR ont été accusées de bombardements aveugles sur des zones civiles et d'obstruction au passage de l'aide humanitaire, les paramilitaires étant spécifiquement accusés de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité.

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