L'ONU met en garde contre de nouvelles "atrocités" en Birmanie

1 min 32Temps de lecture approximatif

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit dimanche "profondément alarmé" par la recrudescence de la violence dans l'Etat de Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie, mettant en garde contre de nouvelles "atrocités".

"Les tensions intercommunautaires entre les ethnies Rakhine et Rohingya étant élevées - et activement attisées par l'armée - il s'agit d'une période critique où le risque que de nouvelles atrocités criminelles soient commises est particulièrement élevé", a déclaré Volker Türk, dans un communiqué.

Les atrocités criminelles - génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre - sont considérées par l'ONU comme les plus graves parmi d'autres infractions qui ont également une composante internationale.

Le Haut-Commissaire indique que ses services cherchent "à corroborer les informations faisant état de graves violations".

"Je suis profondément alarmé par les informations faisant état d'une recrudescence de la violence et de la destruction de biens dans la commune de Buthidaung, dans le nord de l'Etat de Rakhine, provoquant le déplacement de peut-être des dizaines de milliers de civils, principalement des Rohingyas", a-t-il affirmé.

L'Etat de Rakhine a été le théâtre en 2017 de persécutions à grande échelle menées par l'armée contre la minorité rohingya, qui font l'objet d'une enquête des Nations unies pour génocide.

De nouveaux affrontements secouent cet Etat depuis que l'armée d'Arakan (AA, Arakan étant l'ancien nom de Rakhine) a attaqué les forces de sécurité en novembre, mettant fin à un cessez-le-feu qui avait été largement respecté depuis le coup d'État de la junte en 2021.

M. Türk "lance un appel direct à l'armée birmane et à l'armée d'Arakan pour qu'elles interrompent les combats, protègent les civils, autorisent un accès humanitaire immédiat et sans entrave et respectent pleinement et sans condition le droit international, y compris les mesures déjà ordonnées par la Cour internationale de justice pour la protection des Rohingyas".

Il appelle aussi le Bangladesh à "accorder à nouveau sa protection" aux personnes vulnérables en quête de sécurité, alors que le pays a renforcé la sécurité le long de sa frontière avec la Birmanie, craignant que le conflit ne déclenche un nouvel afflux de Rohingyas fuyant les combats.

Le Bangladesh abrite près d'un million de réfugiés rohingyas, minorité musulmane apatride de Birmanie dont la plupart a fui la violente répression militaire en 2017.