"A la demande du gouvernement du Burundi, le Haut commissariat aux droits de l'homme s'est engagé à fournir l'expertise et le financement nécessaires", a annoncé jeudi la ministre burundaise des Droits de l'homme, Immaculée Nahayo, durant la 17e session du Conseil des droits de l'homme à Genève.
"Par décrêt présidentiel du 10 juin 2011, un comité technique chargé de la préparation des instances de justice de transition à savoir : la commission vérité et réconciliation ainsi que le tribunal pénal spécial vient d'être mis sur pied", a poursuivi la ministre.
"Les premiers experts des Nations unies arrivent au Burundi le 27 juin 2011. Le fonctionnement de ces mécanismes est attendu pour le mois de janvier 2012", précise encore Mme Nahayo.
Dans sa résolution 1606 du 15 juin 2005, le Conseil de sécurité des Nations unies avait recommandé "la création d'une commission mixte de la vérité et d'une chambre spéciale au sein de l'appareil judiciaire burundais".
Les négociations entamées ensuite entre l'Onu et le gouvernement du Burundi n'ont jamais abouti à la mise en place de ces deux institutions. Faute d'accord politique avec le nouveau président Pierre Nkurunziza, Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, n'avait pas pu rendre le rapport que le Conseil de sécurité lui avait demandé pour le 30 septembre 2005.
Les négociations s'étaient poursuivies, jusqu'en mai 2007. A cette date, suite à une visite à Bujumbura de Louise Arbour, la haut- commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, les parties s'étaient accordées pour organiser des "consultations nationales indépendantes, impartiales et ouvertes à tous".
Il s'agissait de consulter la population burundaise sur la création des deux mécanismes de transition, et de gagner du temps avant les élections présidentielles de 2010.
Ces consultations ont pris fin en mars 2010. Le rapport a été transmis au chef de l'État burundais le 20 avril 2010, qui ne l'a remis aux Nations unies que le 7 décembre, lors d'une cérémonie discrète à Bujumbura.
Entre temps, candidat unique au second tour du scrutin présidentiel, le président sortant Pierre Nkurunziza a été réélu en juin 2010 avec 91% des voix.
"Nous allons reprendre les négociations là où elles s'étaient arrêtées", indiquait jeudi Julie Tetard, conseillère aux droits de l'homme pour le Haut commissariat.
Le 3 mai dernier à Genève, une délégation menée par le ministre des Affaires étrangères burundais était venue à Genève pour "demander l'assistance du Haut commissariat dans la mise en place de ces institutions", a-t-elle ajouté.
FP/GF
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