Gaza: audience en cours devant la CIJ sur une demande d'ordonner à Israël un cessez-le-feu

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Le président de la plus haute juridiction de l'ONU a commencé vendredi à lire le jugement sur une requête de l'Afrique du Sud d'ordonner l'arrêt de l'offensive militaire israélienne à Gaza, Pretoria accusant Israël de "génocide".

Le pays africain souhaite que la Cour internationale de justice (CIJ) ordonne à Israël de cesser "immédiatement" toutes ses opérations militaires, y compris à Rafah (sud), et de faciliter l'accès à l'aide humanitaire.

Israël veut que la cour rejette la requête, arguant qu'un cessez-le-feu imposé permettrait aux combattants du Hamas de se regrouper et rendrait impossible la libération des otages pris lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

La cour, saisie fin décembre par l'Afrique du Sud, a ordonné en janvier à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Mais elle n'est pas allée jusqu'à ordonner un cessez-le-feu. Or pour Pretoria, l'évolution de la situation sur le terrain - notamment à Rafah - nécessite une nouvelle ordonnance de la CIJ.

Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre États, sont juridiquement contraignantes mais elle n'a aucun moyen de les faire respecter.

Les juges pourraient accéder à la demande de l'Afrique du Sud, la rejeter ou même rendre une série d'ordonnances complètement distinctes.

Lundi, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense et trois dirigeants du Hamas, pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.

- "Caricature" -

Pretoria a déclaré la semaine dernière devant la CIJ que "le génocide" commis par Israël avait atteint un "niveau horrible", évoquant notamment des fosses communes, des actes de torture et un blocage de l'aide humanitaire.

Cette affaire portée par l'Afrique du Sud est "complètement déconnectée" de la réalité et est une "caricature" de la Convention des Nations unies sur le génocide qu'Israël est accusé d'avoir violée, a rétorqué Israël.

Avant son incursion au sol, l'armée israélienne avait ordonné des évacuations massives de Rafah où elle affirme vouloir détruire les derniers bataillons du Hamas, son réseau de tunnels, et sauver les otages.

Selon l'ONU, ces opérations ont provoqué le déplacement de 800.000 personnes, tandis qu'un million de Palestiniens à Gaza font face à des "niveaux de faim catastrophiques".

L'Afrique du Sud demande des mesures urgentes en attendant la résolution sur le fond de l'affaire, l'accusation selon laquelle Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.

La guerre fait rage entre Israël et le Hamas depuis une attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par des commandos du mouvement islamiste palestinien infiltrés de la bande de Gaza voisine dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 121 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes, selon l'armée.

La vaste offensive lancée en riposte par Israël a ravagé la bande de Gaza, où au moins 35.800 personnes ont été tuées, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du territoire palestinien dirigé par le Hamas.