Bande de Gaza : vives condamnations internationales après une frappe meurtrière à Rafah

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Demande d'enquête, dénonciation du "mépris" pour l'arrêt de la Cour internationale de justice : l'ONU et nombre de pays ont condamné lundi la frappe israélienne sanglante sur un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et les Etats-Unis ont demandé à Israël de "protéger les civils".

L'armée israélienne a de son côté dit enquêter après cette opération qui a fait, selon le ministère de la Santé à Gaza, au moins 45 morts au cours de la nuit de dimanche à lundi à Rafah, le Premier ministre regrettant un "accident tragique".

- "Un massacre", disent présidence palestinienne et Hamas -

La présidence palestinienne et le Hamas accusent Israël d'avoir commis un "massacre" en ayant visé un centre pour personnes déplacées, l'armée israélienne disant pour sa part avoir frappé un complexe dans lequel agissaient d'"importants terroristes".

- "Un accident tragique", selon Israël -

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, estime que la frappe sur Rafah a été "un accident tragique" après avoir "évacué un million d'habitants". "Nous enquêtons sur ce qui s'est passé et nous en tirerons les conclusions", a-t-il ajouté.

- La Maison Blanche "bouleversée" -

"Israël a le droit de s'en prendre au Hamas, et nous comprenons que cette frappe a tué deux terroristes de haut rang du Hamas (...). Mais comme nous l'avons dit clairement, Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils", a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, disant que la présidence américaine était "bouleversée" par cette frappe qui a tué des "Palestiniens innocents".

- L'ONU demande une enquête "transparente" -

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a "condamné les frappes israéliennes" et réclamé une enquête "complète et transparente" après l'attaque dans la ville surpeuplée de Rafah.

Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Volker Türk, s'est dit "horrifié". "Les images du camp sont horribles et montrent que les méthodes et les moyens militaires utilisés par Israël, qui ont déjà conduit à la mort de tant de civils, ne changent pas", a-t-il dit.

- Guterres condamne "ces horreurs" -

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré sur X : "Je condamne les actions d'Israël qui ont tué de nombreux civils innocents qui cherchaient seulement à se protéger de ce conflit meurtrier. Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza. Ces horreurs doivent cesser".

- Réunion du Conseil de sécurité -

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence mardi après-midi, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques. La réunion, à huis clos, été demandée par l'Algérie, membre non permanent du Conseil, ont précisé plusieurs de ces sources à l'AFP.

- "Mépris" pour la CIJ selon l'Union africaine -

L'Union africaine dénonce un "mépris" pour l'arrêt de la CIJ, la plus haute juridiction de l'ONU, qui avait ordonné vendredi à Israël de suspendre ses opérations à Rafah.

- Le chef de la diplomatie de l'UE "horrifié" -

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s'est dit "horrifié".

- Le président français "indigné" -

Le président français Emmanuel Macron s'est dit "indigné". "Ces opérations doivent cesser", a-t-il ajouté.

- Qatar et Egypte très critiques -

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas depuis 2012, considère que "les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours".

Le ministère égyptien des Affaires étrangères appelle Israël à "mettre en oeuvre les mesures édictées par la Cour internationale de justice (CIJ) concernant une cessation immédiate des opérations militaires" à Rafah, une ville palestinienne située à la frontière de l'Egypte.

- Vives condamnations ailleurs au Moyen-Orient -

Chef de file des pays du Golfe et un des poids lourd du Moyen-Orient, l'Arabie saoudite condamne "dans les termes les plus fermes la poursuite des massacres".

Autre pays du Golfe, le Koweït dénonce des "crimes de guerre flagrants"

La Jordanie y voit un "acte de défi face aux arrêts de la Cour internationale de justice" et une "violation sévère" du droit international.