L'ONU s'alarme de la malnutrition infantile au Soudan

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Trois agences de l'ONU ont mis en garde jeudi contre une "détérioration significative" de la nutrition des enfants et de leurs mères au Soudan déchiré par la guerre, appelant à une "action urgente".

"Les vies des enfants soudanais sont en jeu et une action urgente est nécessaire pour protéger une génération entière de la malnutrition, des maladies et de la mort", exhortent l'agences de l'ONU pour l'Enfance (Unicef), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un communiqué commun.

Le Soudan est en proie depuis plus d'un an à une guerre entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo.

Le conflit au Soudan a déjà fait depuis son déclenchement en avril 2023 des dizaines de milliers de morts. Rien qu'à el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10.000 à 15.000 personnes ont été tuées, selon l'ONU.

L'armée comme les FSR ont été accusées de bombardements aveugles sur des zones civiles et d'obstruction au passage de l'aide humanitaire, les paramilitaires étant spécifiquement accusés de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité.

Selon une étude récente de l'Unicef, du PAM et de l'OMS, "les combats actuels aggravent les causes de malnutrition infantile", notamment "l'accès à la nourriture et l'eau potable", accroissant les "risques de maladies".

La situation est impactée par "de massifs déplacements de population, étant donné que de nombreuses personnes fuient les zones de conflit", s'inquiètent les agences de l'ONU. "Le Soudan fait face à un risque toujours plus grand de famine causé par un conflit qui aurait des conséquences catastrophiques, dont des pertes en vies humaines, particulièrement chez les jeunes enfants".

D'autant que "le conflit qui dure depuis un an a un impact sur les livraisons d'aide humanitaire, laissant de nombreuses femmes et enfants sans accès" à de la nourriture, dont l'approvisionnement est entravé par "la violence croissante et les procédures bureaucratiques", dénoncent-elles.

La malnutrition infantile atteint des niveaux catastrophiques, particulièrement au Darfour central (15,6% chez les enfants de moins de 5 ans).

"Nous avons besoin d'un accès immédiat et sûr pour livrer l'aide humanitaire dont ils ont désespérément besoin", estime la cheffe du PAM, Cindy McCain, citée par le communiqué. "Des millions de vie sont en jeu et la communauté internationale doit agir maintenant ou alors nous risquons de perdre une génération entière d'enfants".

"La fenêtre pour éviter le pire se referme rapidement", conclut le communiqué.