Dans le même jugement, l'ancien maire de Muganza, (sud), Elie Ndayambaje a également écopé de la prison à vie.
L'ancien maire de Ngoma (sud) Joseph Kanyabashi s'est vu infliger 35 ans de réclusion tandis que les anciens préfets de Butare, Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo ont écopé respectivement de 25 et 30 ans d'emprisonnement.
Nyiramasuhuko, seule femme mise en accusation à ce jour au TPIR, a été reconnue coupable d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, extermination, viols, persécution, violence à la vie, autres actes inhumains et outrage à la dignité de la personne humaine.
Selon le résumé du jugement lu en audience publique par le juge William Hussein Sekule, l'ancienne ministre « s'est entendue avec d'autres membres du gouvernement intérimaire pour commettre le génocide à Butare».
« Elle exerçait une responsabilité de supérieur hiérarchique sur les (miliciens) Interahamwe qui ont commis des viols au bureau préfectoral de Butare », a poursuivi le juge tanzanien.
« Pour ces crimes et après avoir considéré les différentes circonstances, la chambre vous condamne à l'emprisonnement à vie », a-t-il conclu s'adressant à l'ancienne ministre, debout.
Parlant de Ntahobali, le magistrat a déclaré qu'il avait « violé et ordonné des viols » en différents endroits de la ville, notamment devant l'hôtel familial Ihuliro.
Il contrôlait, selon le jugement, le barrage le plus terrible de la ville, érigé devant cet hôtel. Ntahobali, qui était alors étudiant à l'Université nationale du Rwanda (UNR) également située à Butare, a, entre autres crimes, tué une fille tutsie à ce barrage après l'avoir violée, selon les trois juges.
Le fils de Nyiramasuhuko a été jugé coupable de génocide, extermination, viols, persécution, violence à la vie et outrage à la dignité de la personne humaine.
Le jugement tombe 16 ans après l'arrestation de certains d'entre eux et plus de deux ans après la clôture des débats.
Kanyabashi et Ndayambaje ont été arrêtés en Belgique en juin 1995 ; Nyiramasuhuko, son fils et Nsabimana en juillet 1997 au Kenya et le colonel Nteziryayo en avril 1998 au Burkina-Faso.
Ouvert en juin 2001, leur procès est le plus long et sans doute aussi le plus coûteux de la justice internationale. Les débats ont été particulièrement longs en raison de difficultés avec les témoins puis, à cause de l'extrême lenteur des interrogatoires. Par ailleurs, plusieurs témoins experts ont été cités dans le procès, dont certains sont restés un mois dans le box.
ER/GF
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