12.07.11 - CPI/NGUDJOLO - DEFENSE D’ALIBI POUR MATHIEU NGUDJOLO

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La Haye, 12 juillet 2011 (FH) – La défense de Mathieu Ngudjolo a obtenu l’autorisation de présenter un témoin d’alibi.
Selon ce témoin, identifié par la défense le 4 juillet lors d’une mission d’enquête en République démocratique du
Congo (RDC), Mathieu Ngudjolo aurait procédé à un accouchement le jour de l’attaque de Bogoro, le 24 février 2003.

Infirmier de profession, cet ancien dirigeant du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), une milice de l’Ituri,
est poursuivi pour crimes contre l’humanité commis lors de cette attaque. Il commencera la présentation de ses
propres témoins le 15 août, après les vacances judiciaires de la Cour.

Au cours de l’audience du 12 juillet, le substitut du procureur, Gilles Dutertre, a demandé aux juges de rejeter cette
requête de la défense. « Si Mathieu Ngudjolo était ce jour- là en train de faire un accouchement, ce n’est pas quelque
chose de nouveau que sa défense a découvert subitement. C’est quelque chose qu’elle tient, nécessairement, de
son client, depuis sa nomination » a-t-il protesté, avant de demander un délai pour pouvoir conduire une contre-
enquête.

« C’est la première fois que nous entendons parler d’accouchement, ça, ce sont les faits nouveaux », a défendu
maître Jean-Pierre Kilenda, l’avocat de l’accusé, avant de préciser que d’autres témoins déposeront pour dire que
Mathieu Ngudjolo était absent lors de l’attaque. « Puisque l’accusation n’a rien à cacher, a-t-il lancé, que l’on nous
permette d’entendre ce témoin ».

Le président de la chambre, le juge Bruno Cotte, a fait droit à la défense, et ordonné que ce témoin ne comparaisse
qu’en neuvième position, le temps pour le procureur de mener sa contre-enquête. Il a enfin précisé qu’« au stade
actuel et au vu des éléments que nous venons de recueillir, il nous apparaît que la simple présence, ou l’absence,
à Bogoro, le 24 février 2003, n’est pas de nature à l’exonérer, ipso facto, de toute responsabilité pénale telle que
présentée par l’accusation ».

Le procès de Mathieu Ngudjolo et Germain Katanga a commencé le 24 novembre 2009. Après la présentation
des témoins du procureur, la défense de Germain Katanga a présenté, du 24 mars au 12 juillet 2011 ses propres
témoins. L’accusé pourrait, lui aussi, déposer après la présentation des témoins de son co-accusé, Mathieu
Ngudjolo.

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