Jointe par l'agence Hirondelle, l'ambassade du Rwanda en France confirme l'information, en précisant que cette visite pourrait avoir lieu le 12 septembre prochain.
"La visite du Président Kagame en France le 12 septembre prochain permettra de surmonter un certain nombre d'obstacles à la normalisation des relations entre la France et le Rwanda", avait également déclaré le 14 juillet à Kigali l'ambassadeur de France dans son discours à l'occasion de la fête nationale française, selon l'agence rwandaise Grandslacs.info.
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, est en visite cette semaine à Paris, précise-t-on par ailleurs à l'ambassade du Rwanda.
Ce mardi, elle a été reçue par Henri de Raincourt, ministre français chargé de la Coopération, pour un entretien sur "la coopération bilatérale France-Rwanda en matière d'aide au développement", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Alain Juppé a évoqué des raisons d'emploi du temps pour justifier le fait qu'il ne rencontre pas son homologue rwandaise. Les relations entre les deux ministres sont notoirement mauvaises.
Louise Mushikawabo avait déclaré que le retour de Juppé au Quai d'Orsay, fin février, était une surprise désagréable. Puis, après que le président rwandais Paul Kagamé avait dit dans une interview, en mai, qu'Alain Juppé Juppé n'était pas le bienvenu au Rwanda, Alain Juppé avait de son côté vertement répondu : « ça tombe bien, je n'avais aucunement l'idée de m'y rendre, ni de serrer la main de Kagame ».
Officieusement, le séjour en France de Louise Mushikawabo prépare cependant la visite de Paul Kagamé, plusieurs fois annoncée mais jamais confirmée depuis la visite rendue au Rwanda par le président français Nicolas Sarkozy, le 25 février 2010.
Il s'agissait de la première visite d'un chef de l'Etat français depuis le génocide de 1994, qui marquait la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda. Depuis 1994, le régime de Paul Kagame a accusé la France de complicité de génocide pour avoir soutenu le gouvernement de Juvénal Habyarimana.
Paris a toujours rejeté ces accusations. Lors de sa visite à Kigali, le président Sarkozy s'était refusé à présenter des excuses. Il avait évoqué "des erreurs, des erreurs d'appréciation, des erreurs politiques [...] commises ici", sans préciser s'il s'agissait d'erreurs de la France ou de la communauté internationale. Il avait aussi parlé d'une "forme d'aveuglement quand nous n'avons pas vu la dimension génocidaire du gouvernement du Président qui a été assassiné".
FP/GF
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