15.08.11 - CPI/NGUDJOLO - MATHIEU NGUDJOLO VA POUVOIR DONNER SA VERSION DES FAITS

La Haye, 15 août 2011 (FH) - Les avocats de Mathieu Ngudjolo ont commencé, lundi 15 août, à présenter leurs témoins.

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Considéré par le procureur comme l'un des représentant du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), une milice de l'Ituri, à l'est de la République démocratique du Congo, Mathieu Ngudjolo est poursuivi pour crimes contre l'humanité commis lors du massacre de Bogoro, le 24 février 2003.

Ces audiences vont permettre à l'accusé, « condamné procéduralement au silence depuis presque quatre ans, de pouvoir délier sa langue pour vous donner sa version des faits relativement aux crimes qui lui sont imputés par la communauté internationale » a déclaré son avocat, maître Jean-Pierre Kilenda, à l'ouverture de l'audience.

La défense compte appeler dix témoins à la barre, dont l'accusé lui-même. Quatre de ces témoins, « qui craignent des représailles » après leur déposition, bénéficient de mesures de protection.

Le premier témoin a commencé à déposer sous pseudonyme, la voix altérée et le visage déformé. Infirmier, comme l'accusé, il a été formé par Mathieu Ngudjolo. Interrogé par le co-conseil de l'accusé, le professeur Jean-Pierre Fofé, le témoin a expliqué qu'il était de garde dans un centre de santé, lors du début de l'attaque de Bogoro. « J'ai compris qu'il y avait des combats à Bogoro lorsque j'ai entendu le crépitement des balles, a-t-il expliqué, j'avais passé la nuit à l'hôpital pour faire la permanence ».

Peu après, Mathieu Ngudjolo « est venu me remplacer. Je suis parti et il est resté avec les malades. Il était difficile, en ce qui me concerne, de savoir ce qu'il faisait ». A la demande du président de la chambre, le juge Bruno Cotte, le témoin s'est fait plus précis. « Lorsqu'un collègue travaillait, nous n'allions pas voir ce qu'il faisait. Moi, quand je travaillais, il passait la nuit au village et il venait me relayer au travail. »

« Lorsque Mathieu Ngudjolo vous a relevé, quels cas deviez-vous traiter au poste de santé ? » a demandé le professeur Fofé. « Concernant ce jour particulier, je ne peux pas vous donner de détails, c'était il y a très longtemps. J'ai travaillé le temps imparti et après, je suis allé me reposer ».

Selon la défense, Mathieu Ngudjolo procédait à un accouchement le jour de l'attaque.

Mathieu Ngudjolo a été transféré à la prison de la Cour pénale internationale à La Haye, le 7 février 2008. Il est co-accusé avec Germain Katanga, l'un des commandants d'une autre milice de l'Ituri. Leur procès s'est ouvert le 24 novembre 2009.   

SM/GF

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