23.08.11 - TPIR/KAREMERA - LA DEFENSE DE L'ANCIEN VICE-PRESIDENT DU MRND PLAIDE L'ACQUITTEMENT

Arusha, 23 août 2011 (FH) - Les avocats d'Edouard Karemera, vice-président de l'ancien parti présidentiel, ont appelé mardi ses juges au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à l'acquitter de toutes les charges portées contre lui.

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Karemera et Matthieu Ngirumpatse, ancien président du parti, sont poursuivis pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité.

Lundi, le procureur avait requis la perpétuité contre les deux anciens dirigeants du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), les accusant d'avoir transformé l'aile jeunesse de leur parti, les Interahamwe, en « une machine à tuer et violer ».

« Le dossier est vide. Nous n'avez pas le droit de condamner une personne innocente. Nous espérons que justice sera rendue à Karemera », a déclaré Maître Dior Diagne, s'adressant à la chambre.

L'avocate sénégalaise a affirmé que le procureur n'avait nullement prouvé le rôle allégué de l'ex-dirigeant dans le génocide des Tutsis de 1994.

Abondant dans le même sens, Félix Sow, également du barreau de Dakar, a relevé que la plupart des témoins à charge étaient des personnes condamnées au Rwanda pour leur participation au génocide et a invité les juges à prendre leurs dépositions avec des pincettes.

Pour Maître Sow, le procureur n'a pas du tout prouvé que l'accusé ait participé à un quelconque plan en vue de commettre le génocide des Tutsis ou qu'il ait été animé de l'intention de les détruire en tout ou en partie. Il a par ailleurs reproché au procureur d'avoir plusieurs fois modifié son acte d'accusation qui n'en est pas moins demeuré, selon lui, défectueux, vague.

Mercredi, ce sera aux avocats de Ngirumpatse de réagir face au réquisitoire du procureur.

Les accusés pourront eux-mêmes s'adresser à leurs juges jeudi à la clôture de cette dernière passe d'armes.

Poursuivis pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, ils répondent essentiellement, d'exactions perpétrées par des membres du parti, en particulier les jeunes, les fameux miliciens Interahamwe.

Les deux juristes et anciens ministres sous le régime du président Juvénal Habyarimana ont soutenu, tout au long du procès, qu'il n'y avait pas de lien de subordination entre eux et les auteurs directs de ces exactions.

Karemera a été arrêté 5 juin 1998 au Togo et Ngirumpatse 6 jours plus tard au Mali.

Leur procès, dans lequel ils comparaissaient avec l'ancien secrétaire du parti, Joseph Nzirorera décédé en juillet, a débuté le 19 septembre 2003.

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