Un chef de milice soudanais a nié vendredi les accusations du procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) à son encontre concernant sa participation présumée à des crimes de guerre dont viol, meurtres et tortures.
Le procès d'Ali Mohamed Ali Abd-Al-Rahman, connu sous le nom de guerre d'Ali Kosheib, jugé pour des crimes présumés commis dans la région du Darfour lors de la guerre civile qui a ravagé le Soudan, est entré cette semaine dans sa dernière ligne droite.
"Je ne suis pas Ali Kosheib. Je ne connais pas cette personne", a déclaré à la CPI celui qui a été identifié comme étant le chef de la milice soudanaise Janjawid et allié du dirigeant déchu Omar el-Béchir.
La CPI, qui siège à La Haye, a entendu pendant trois jours les plaidoiries finales dans cette affaire.
M. Abd-Al-Rahman, qui s'est rendu de son propre chef en 2020, est soupçonné d'être responsable de violentes attaques contre des villages de la région de Wadi Salih au Darfour-Central en août 2003.
Il est jugé pour 31 chefs d'accusation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, notamment de meurtre, de viol, de torture, de pillage et de traitements cruels.
Selon M. Abd-Al-Rahman, les accusations formulées à son encontre n'ont "rien à voir" avec lui. Il affirme au contraire qu'il s'est identifié comme Ali Kosheib auprès de la CPI car il était "désespéré".
"Cela faisait deux mois que j'attendais dans la clandestinité (...) et que j'avais peur d'être arrêté" par le gouvernement soudanais, a déclaré l'accusé.
"Si je n'avais pas dit cela, la cour ne m'aurait pas reçu et je serais mort," a-t-il ajouté.
Mercredi, le procureur général de la CPI Karim Khan a déclaré que l'accusé était un haut responsable des Janjawid ayant activement participé à la commission des crimes, "de son plein gré et avec enthousiasme".
Les combats ont éclaté en 2003 au Darfour lorsque des rebelles, dénonçant une discrimination ethnique systématique, ont pris les armes contre le régime de M. Béchir, dominé par les Arabes.
Khartoum a réagi en déployant la milice Janjawid, force composée de membres des groupes nomades de la région.
Selon l'ONU, le conflit au Darfour, qui a pris fin en 2020, a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.

