Rappel des moments-clés de la guerre en Ukraine trois ans après le déclenchement de l'invasion russe.
- Invasion -
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine déclenche une "opération militaire spéciale", destinée, selon lui, à "dénazifier" l'Ukraine et à protéger d'un "génocide" la partie orientale russophone de ce pays.
Le président russe a reconnu, quelques jours avant, l'indépendance des "républiques" séparatistes autoproclamées de Donetsk et de Lougansk dans le Donbass (est), où un conflit armé avec l'armée ukrainienne est en cours depuis 2014.
Une offensive de grande ampleur est engagée. De Kiev, le président Volodymyr Zelensky mène la résistance.
Les Occidentaux imposent à la Russie une cascade de sanctions. Bruxelles et Washington débloquent des milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine.
Les forces russes progressent rapidement. Elles occupent la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, mais ne réussissent pas à encercler Kiev et à prendre Kharkiv (nord-est), deuxième ville d'Ukraine.
- Crimes de guerre -
Le 2 avril 2022, une équipe de l'AFP dénombre les corps d'au moins 20 civils à Boutcha, en banlieue de Kiev. C'est l'une des premières découvertes macabres dans des villes désertées par les forces russes. Tollé international et enquêtes pour crimes de guerre. Moscou nie toute responsabilité.
Le 21 mai, l'armée russe prend la cité portuaire de Marioupol (sud-est), après un siège dévastateur et la reddition de combattants retranchés dans l'usine sidérurgique d'Azovstal.
- Reculs russes -
Fin août 2022, l'Ukraine lance une contre-offensive dans la région de Kherson (sud), puis une autre, début septembre, dans celle de Kharkiv (nord-est). Ces opérations lui permettent de reprendre de grands pans de territoire et de libérer, le 11 novembre, la ville de Kherson, seule capitale régionale conquise par Moscou depuis le début de l'invasion.
Face à ces attaques ukrainiennes, Vladimir Poutine ordonne, le 21 septembre, une mobilisation militaire et, le 30 septembre, revendique l'annexion des régions de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia, sans toutefois les contrôler complètement. La Russie effectue tout au long de l'hiver des bombardements massifs sur le réseau électrique ukrainien.
- Armes occidentales -
En janvier 2023, l'armée russe, renforcée par 300.000 réservistes et les paramilitaires de Wagner, repasse à l'offensive dans le Donbass.
Kiev obtient enfin de ses alliés des chars lourds modernes. En mai, Washington autorise la livraison d'avions de chasse F-16.
Après des mois de carnage, la Russie s'empare, le 20 mai, de la cité orientale de Bakhmout.
- Rébellion de Wagner -
Le 24 juin 2023, le groupe Wagner entre en rébellion contre le Kremlin et marche sur Moscou. Vladimir Poutine dénonce une "trahison" de leur chef Evguéni Prigojine.
Ce dernier fait volte-face et ordonne à ses hommes de "rentrer" dans leurs camps. Il meurt deux mois plus tard dans un mystérieux accident d'avion.
- Echec de l'offensive ukrainienne -
La contre-offensive ukrainienne commencée en juin 2023 sur les fronts sud et est, se heurte à une défense puissante. L'opération est un échec.
Mi-février 2024, l'armée ukrainienne se retire d'Avdiïvka, près de Donetsk, offrant à Moscou son premier gain territorial significatif depuis la prise de Bakhmout.
En manque d'hommes et de munitions, l'armée ukrainienne est en difficultés. A Washington, après des mois de tractations, le Congrès américain adopte, le 23 avril 2024, une enveloppe cruciale de 61 milliards de dollars.
Les forces russes lancent ensuite, le 10 mai, une offensive surprise sur la région de Kharkiv, s'emparant de plusieurs localités.
- G7 et sommet suisse -
A la mi-juin 2024, le G7 réuni en Italie s'accorde sur l'utilisation des actifs russes gelés pour aider Kiev, actant le principe d'un prêt de 50 milliards de dollars tandis qu'en Suisse, un sommet sur la paix, organisé sans Moscou, réaffirme le principe de l'indépendance et la souveraineté territoriale de l'Ukraine.
Un mois plus tard, Volodymyr Zelensky ouvre, pour la première fois, la porte à des pourparlers avec la Russie.
- Incursion surprise dans la région de Koursk -
Alors que les premiers chasseurs américains F-16 commencent à être livrés en Ukraine, Kiev réalise à partir du 6 août 2024 une incursion inattendue dans la région russe de Koursk.
Kiev affirme vouloir créer une "zone tampon" et forcer Moscou à des négociations "équitables". Mais Moscou répond par une série de frappes meurtrières, tout en accentuant son avancée dans le Donbass.
- Renforts nord-coréens et escalade -
Le 29 octobre, l'Ukraine annonce vouloir mobiliser 160.000 hommes supplémentaires, face aux avancées russes et à des renforts nord-coréens. Selon le président ukrainien, 11.000 soldats nord-coréens sont déployés dans la région russe de Koursk.
Au 1.000e jour de l'invasion, le 19 novembre, l'Ukraine lance pour la première fois des missiles à longue portée américains puis britanniques sur le territoire russe.
La Russie riposte en frappant avec un missile balistique hypersonique "Orechnik" de nouvelle génération. Vladimir Poutine évoque un conflit "mondial" et assure que la Russie est "prête à tous" les scénarios.
- Trump, la nouvelle donne -
Avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, l'administration Biden multiplie les annonces d'aides à Kiev tandis que Moscou accentue ses attaques contre les réseaux énergétiques ukrainiens et grignote le territoire de l'est de l'Ukraine.
Peu après son entrée en fonction, Donald Trump créé la stupeur le 12 février en annonçant des négociations directes sur l'Ukraine avec Vladimir Poutine, peu après un échange téléphonique avec ce dernier.
Washington juge désormais irréaliste une adhésion de l'Ukraine à l'Otan et un retour aux frontières d'avant l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014.
Le 16 février, le président américain assure qu'une rencontre avec Vladimir Poutine en Arabie saoudite pourrait intervenir "très bientôt" et que ce dernier veut que les combats "cessent" en Ukraine. Ces initiatives américaines inquiètent les Européens, qui craignent d'être exclus d'un processus sur un dossier les concernant au premier chef.
Volodymyr Zelensky a exhorté ses alliés européens à éviter un accord forgé par les Américains "dans le dos" de Kiev et de l'Europe.