A Khartoum, les civils pris pour cible par les deux camps, selon des avocats

Des avocats soudanais pro-démocratie ont accusé mardi l'armée d'agressions "barbares" contre des civils dans l'est de Khartoum, quelques jours après que six personnes ont été tuées lors d'une attaque des paramilitaires dans la même zone.

Des combats entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), en guerre depuis avril 2023, ont fait rage ces dernières semaines dans la capitale, que l'armée cherche à reconquérir en totalité.

L'armée et les milices alliées ont progressé dans le district du Nil oriental, où les avocats ont rapporté mardi que des civils avaient été victimes de "meurtres, de disparitions forcées et d'arrestations arbitraires" par des personnes liées à l'armée.

L'organisation de défense des droits de l'homme, qui documente les violences commises par les deux camps, a déclaré qu'une liste de noms avait circulé en ligne, accusant des personnes du quartier de collaborer avec les FSR.

Samedi, le groupe d'avocats a déclaré que six civils avaient été tués par les FSR, qu'ils accusent d'avoir mené des agressions répétées et d'avoir tiré sans discernement sur des zones surpeuplées.

Des milliers de familles restent coincées dans la région, confrontées à une crise alimentaire qui s'aggrave car la plupart des soupes populaires ont été contraintes de fermer.

Les paramilitaires sont également accusés d'exécutions extrajudiciaires, d'enlèvements crapuleux et de pillages généralisés, ont déclaré les avocats.

Depuis janvier, l'armée mène une puissante offensive dans la capitale dont elle a reconquis des pans entiers, se rapprochant du palais présidentiel.

Mais cette avancée pourrait déclencher d'éventuelles représailles dans les zones reconquises, a averti Amnesty International la semaine dernière.

L'organisation de défense des droits de l'homme a cité des informations faisant état de listes circulant en ligne ciblant des militants, des défenseurs des droits humains, des travailleurs médicaux et humanitaires, accusés d'être des "alliés des FSR".

L'ONU a rapporté qu'au moins 18 personnes ont été tuées par des combattants du côté de l'armée, après qu'ils ont repris certaines parties du nord de Khartoum.

Depuis le début de la guerre en avril 2023, l'armée et les paramilitaires ont été accusés de crimes de guerre, notamment de cibler sans discrimination des civils et de bombarder délibérément des zones habitées et des installations médicales.

Bien que les FSR soient particulièrement connues pour leurs violences ethniques, ce qui a conduit les États-Unis à les accuser de génocide, des rapports ont également fait état de civils pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique dans les zones contrôlées par l'armée.

Justice Info est sur Bluesky
Comme nous, vous étiez fan de Twitter mais vous êtes déçus par X ? Alors rejoignez-nous sur Bluesky et remettons les compteurs à zéro, de façon plus saine.
Poursuivez la lecture...