Un suprémaciste fait un salut nazi en pleine audience en France

Un suprémaciste blanc français se présentant comme une sorte de mercenaire en rupture de ban avec la France a été condamné mercredi à un an de prison pour une série de propos haineux sur l'application cryptée Telegram, jugement qu'il a accueilli par un salut nazi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Âgé de 37 ans, il a été condamné notamment pour injures racistes, apologie de crime contre l'humanité et provocation à commettre un génocide pour une série de messages vocaux diffusés sur Telegram, dont il contestait être l'auteur.

Alors que le président lui indique qu'il dispose d'un délai de 10 jours pour faire appel, Alexis Issaurat se penche sur le micro: "je fais appel", "mes salutations". Il se redresse et fait un salut nazi, avant de quitter le box avec les policiers chargés de l'escorter.

Une fois la surprise passée, le président souligne que l'incident sera relevé dans les notes d'audience.

Extradé depuis la Bosnie et en détention provisoire depuis un an, Alexis Issaurat a en outre été condamné à verser 3.000 euros de dommages et intérêts à l'ONG SOS Racisme, partie civile, ainsi que 2.000 euros au titre des frais de justice.

Le parquet avait requis une peine de deux ans de prison et 5.000 euros d'amende.

Le prévenu, "skinhead depuis 1998" et membre du parti d'extrême droite Front national (devenu Rassemblement national), soutient avoir été victime d'usurpateurs au sein de son mouvement, baptisé "Unité blanche".

La défense plaide l'absence de "preuve irréfutable" qu'Alexis Issaurat soit bien l'auteur des propos.

La défense s'en est également prise à la "débauche de moyens" déployée pour traduire Alexis Issaurat devant la justice française et notamment l'affrètement d'un jet privé "pour plus de 10.000 euros" pour le transférer en France, pays qu'il a quitté en 2017. Et s'interroge sur le sens d'une incarcération, aux frais du contribuable français, d'un homme qui affirme qu'il repartira dès sa libération.

En 2022, Alexis Issaurat avait déclaré à l'AFP avoir combattu en Ukraine au sein du bataillon Azov, qui a attiré de nombreux militants de l'extrême droite française, "pendant sept, huit mois" en 2014-2015.

"Je suis nationaliste, identitaire, pro-blancs et Européens, donc j'agis par solidarité avec les nationalistes ukrainiens contre le bolchévisme, pour la défense de l'Europe et de l'Occident", avait précisé cet homme déjà condamné à plusieurs reprises en France pour violences, trafic et usage d'armes.

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